Les autorités ivoiriennes avaient-elles intérêt à ce que l’accueil des exilés proches du président Laurent Gbagbo se passe dans un environnement hostile comme celui qui a été servi hier vendredi 30 avril à l’aéroport international Félix Houphouët Boigny d’Abidjan ? En tout cas tous ceux qui ont fait le déplacement hier vendredi à Port-bouet et qui ont essuyé, on ne sait pour quelle raison, des gaz lacrymogènes de la Police nationale au niveau du carrefour Akwaba sont convaincus désormais d’une chose : l’accueil du président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goude ne sera pas de tout repos. Ça ne sera pas non plus une mince affaire comme on le dit en Côte d’Ivoire.
Il sera sans doute perturbé par les ennemis de la paix tapis à l’ombre, ou à tout le moins, par ceux qui voient d’un mauvais oeil, le retour du président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goude en Côte d’Ivoire après leur acquittement définitif prononcé par la chambre d’appel de la Cour pénale internationale. Et les échauffourées qui ont éclaté hier vendredi entre des éléments de la Police nationale en faction au niveau de la statue AKWABA et les militants de l’opposition en partance à l’aéroport international Félix Houphouët Boigny pour l’accueil des exilés ivoiriens en provenance d’Accra en sont des signes annonciateurs.
Les interpellations de militants et cadres de l’opposition, il y en aura certainement à l’accueil du président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goude comme ce fut le cas hier où plusieurs personnes voulant accéder à l’aéroport d’Abidjan, ont été mises aux arrêts puis jetées dans les fourgons de la Police nationale avant de les relâcher plus tard. Que recherche-t-on en créant de telles tensions inutiles qui n’en valent pas du tout, surtout pas au moment où le chef de l’État lui-même appelle à l’apaisement, demandant même avec insistance à ses compatriotes exilés à regagner la terre de leurs ancêtres.
Que gagnent les autorités ivoiriennes à semer le désordre là où il n’en faut pas ? Vivement que ces intimidations et autres attitudes attentatoires à la liberté auxquelles nous avons assisté hier vendredi cessent pour que le retour du président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goude qui, on le sait, mobilisera une franche partie de la population ivoirienne puisse se passer dans de bonnes conditions avec un encadrement exemplaire des éléments de la Police nationale.
Pierre Lemauvais