Le constat est indéniable. Depuis la fin de la crise électorale du 3ème mandat en Novembre 2020, et notamment après sa sortie de prison plus d’un mois après, en fin Décembre, Pascal Affi Nguessan, président de la branche légale du FPI, n’est plus en odeur de sainteté auprès de ses ex alliés du Front commun de l’opposition.
Au-delà des supputations qui durant au moins 2 mois, de Janvier à début Mars 2021, ont alimentés les spéculations sur une cassure entre les ex alliés, la participation séparée aux législatives du 06 Mars a étalée au grand jour, la rupture consommée entre d’une part, le FPI pro-Affi et d’autre part, le PDCI-RDA d’Henri Konan Bédié et le FPI-GOR, de Laurent Gbagbo, qui ont d’ailleurs formé une liste commune pour afficher leur unité d’action.
Alors que beaucoup avaient espéré que le retour effectif de l’ancien chef d’état, par ailleurs, fondateur du FPI, Laurent Gbagbo mette fin au schisme au sein de l’ex parti au pouvoir, les 4 semaines qui se sont écoulés depuis l’arrivée à Abidjan du vainqueur de la CPI, semblent largement confirmer le contraire.
Aucun contact officiel n’a été établi entre les deux hommes. Pis, Affi Nguessan et Laurent se livrent une impitoyable bataille de leadership par communiqués interposés autour de la présidence du FPI.
Pendant ce temps, les liens entre les deux anciens chefs d’état, se consolident. La visite du 10 au 11 Juillet du prédécesseur d’Alassane Ouattara à Daoukro, a achevé de convaincre sur la volonté des deux hommes de former ce front d’opposition susceptible de bousculer le régime Ouattara.
Et loin de toutes ces tractations politiques, le député de Bongouanou sous-préfecture, semble s’enfoncer dans son isolement, avec tous les risques que cela comporte comme incidences sur l’évolution de la configuration politique.
Jugé minoritaire par les inconditionnels de l’ex chef d’état qui continuent de contester sa légitimité à la tête de la formation de Gauche libérale, Pascal Affi N’guessan, esseulé, pourrait se rapprocher fatidiquement du camp Ouattara, sans doute par dépit, après avoir été l’un des fers de lance de la désobéissance civile qui, l’on s’en souvient, avait abouti à la mise en place du Conseil National de Transition (CNT), dont il fut le porte-parole.
Plus expérimentés, mieux préparés pour créer les conditions du dialogue, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo gagneraient sans doute à rapprocher l’ancien premier ministre de sa vocation naturelle d’opposant.
Le jeu de mise à l’écart, pouvant avoir des conséquences fatales sur l’avenir politique d’Affi Nguessan et même sur l’unité au sein du FPI.
Raoul Mobio