Aller au contact des populations, partager leur quotidien, prendre leurs doléances, réaliser ce qui peut l’être dans l’immédiat et prendre des engagements pour l’avenir, tel est le jeu favori auquel s’est livré Guillaume Soro depuis une vingtaine de jours qu’il s’est « exilé » dans le nord du pays.
Arpentant villages, hameaux et campements, le président du Comité politique (CP) fait visiblement des heureux sur son passage. Ces populations du pays profond, qui n’avaient jamais imaginé rencontrer une haute autorité politique dans leur localité, à plus forte raison manger dans la même assiette.
Cette stratégie de corps à corps empruntée à son véritable père politique, Laurent Gbagbo, alors qu’il était encore opposant au temps d’Houphouët-Boigny, est visiblement en train de porter ses fruits. Car reconnaissantes de cette marque d’humilité de l’ancien Président de l’Assemblée nationale, de nombreuses femmes ont tenu à lui témoigner leur gratitude et surtout leur attachement à sa personne.
« Il représente tout pour nous. De la façon qu’il est venu chez nous, on est très heureuses. Les parents mêmes sont heureux. Que ça aille bien chez lui, on va prier pour lui.
Il ne faut pas qu’il nous oublie », « nous sommes très heureuses de le voir, et de le voir manger notre plat », « Échanger avec Guillaume Soro, c’est la preuve palpable qu’il est avec nous », pouvait-on entendre çà et là. Et un autre patriarche de renchérir : « Le fait de vous déplacer, venir manger avec le père, c’est plus grand. Vous avez les bénédictions des vieux. »
En quittant le « tabouret », le 8 février dernier, Soro Kigbafori Guillaume avait clairement indiqué qu’il partait à la conquête du « fauteuil ». Sa tournée dans le Nord ivoirien, annoncée comme la première d’une série qu’il entend mener à travers la Côte d’Ivoire, lui permettra assurément de se bâtir un électorat pour la prochaine présidentielle. Ses anciens alliés du RHDP unifié sont donc avertis.