Qu’est-ce qui pourrait bien justifier les sorties de certains anciens compagnons de Guillaume Soro qui se sont rapprochés du camp Ouattara contre leur ex-‘’patron’’ ? La synchronisation des dernières sorties de Soro Kanigui Mamadou, Sekongo Félicien et Alphonse Soro amène à s’interroger sur leur dessein.

Depuis quelques jours, l’on assiste à des attaques contre le président de Générations et peuples solidaires (GPS), orchestrées par certains de ses anciens compagnons. Au moyen d’attaques dont leurs efforts pour masquer la cible qu’ils n’osent pas citer ne semblent pas colossaux, Soro Kanigui Mamadou, Sékongo Félicien et Alphonse Soro ont décidé d’ouvrir le front contre celui qu’ils ont appelé « le patron », celui dont ils ne juraient que par le nom pendant plus d’une décennie.

Comme un orchestre bien structuré, ces anciens camarades de Guillaume Soro jusqu’à la période électorale de 2020, tel des petits champignons qui se sont consultés la nuit pour apparaitre au lever du jour, enchaînent les sorties contre le président de GPS depuis quelques jours.

L’enchainement des sorties, la synchronisation des attaques et le timing poussent à s’interroger sur la finalité de toutes ces actions dont la coordination ne fait aucun doute. En effet, les sorties de ces gens qui ont sauté du navire GPS à la première secousse, ressemblent fort bien à une stratégie savamment orchestrée et commandée.

Parlant du timing, tout ceci intervient dans un contexte où le commandant Abdoulaye Fofana, l’aide du camp de l’ancien président de l’Assemblée nationale a été arrêté et soupçonné d’avoir été dans des actions subversives contre le pouvoir d’Abidjan. Depuis l’annonce de l’arrestation de l’ancien officier de la garde républicaine, radié en 2019 des effectifs de l’armée ivoirienne pour désertion, aucune voix officielle n’a communiqué sur l’affaire.

L’annonce de l’arrestation du commandant Abdoulaye Fofana a été faite via les réseaux sociaux par des cyber-activistes proches du pouvoir, avant que des médias étrangers ne viennent enfoncer le clou. Plus d’une semaine après, aucune communication officielle, ni de l’état-major des armées, ni du ministère de la Défense, encore moins du procureur de la République. Et pourtant, l’on nous avait habitué à une promptitude dans la communication officielle chaque fois qu’il s’était agi de porter des accusations sur le président de Générations et peuples solidaires.

Pourquoi ce changement de stratégie ? Pourquoi ce sont les anciens compagnons de Guillaume Soro qui, après avoir contribué fortement à détériorer les relations entre lui et Alassane Ouattara pour finalement les éloigner, sont aujourd’hui les premiers à porter des accusations contre leur ancien « patron » alors que le pouvoir d’Abidjan lui-même s’est installé dans le mutisme ? Sont-ils en train de jouer leur partition dans un complot bien orchestré comme l’avait fait un certain Méïté Sindou en 2021, lorsque dans le rôle du barbouze, accusait Ben Souk d’être de connivence avec des mouvements djihadistes pour déstabiliser la Côte d’Ivoire et le Mali, lorsque celui-ci avait été arrêté par les autorités maliennes en exécution d’un mandat d’arrêt émis contre lui par le pouvoir Ouattara ?

Le complot et le rôle de barbouze de l’ancien conseiller de Guillaume Soro sortira au grand jour lorsque Assimi Goïta et ses amis, éclairés sur l’affaire, mettront l’ancien député de Dabou en liberté. Outre les accusations de déstabilisation qu’ils peinent à voiler d’ailleurs volontairement, Soro Kanigui Mamadou, Sékongo Félicien et Alphonse Soro reprochent à l’ancien Premier ministre d’avoir quitté Alassane Ouattara et le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp).

Ces bons messieurs semblent oublier qu’il est de notoriété publique qu’ils ont été de ceux des compagnons Guillaume Soro, avec Alain Lobognon et Méïté Sindou, les plus virulents et enchantés du divorce entre Alassane Ouattara et son ancien Premier ministre. D’ailleurs, Sékongo Félicien ne manquait pas de dire à ses intimes qu’il serait ministre et intouchable lors de la gouvernance de son ancien secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci).

Que dire donc de Kanigui, Lobognon, Méïté et Alphonse qui, le verbe chargé contre le chef de l’Etat, ne manquaient pas de le traiter de « dictateur » lors des différents meetings qu’ils ont animés entre 2018, 2019 et 2020 avant de quitter le navire Guillaume Soro pour déposer leurs valises dans le camp du parti au pouvoir ? Ces messieurs qui après avoir juré conviction et fidélité dans la lutte avec Guillaume Soro pour la libération du peuple ivoirien des griefs du « dictateur » Alassane Ouattara, ont, de la pire des manières, célébré la transhumance, peuvent-ils avoir la légitimité de faire la morale à Guillaume Soro ?

En vérité, ces ex-compagnons du président de Générations et peuples solidaires qui ont habitué les Ivoiriens à ce genre de sorties chaque fois qu’il y a un vent de nomination à des hauts potes, sont dans une opération de séduction pour enfin récolter des lauriers comme récompense de leur départ de GPS. La récompense tardant à venir, ils ont décidé certainement de prendre les devants en montrant qu’ils sont devenus de farouches détracteurs de celui dont ils ont pourtant été les griots les plus éloquents.

Générations Nouvelles

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