Pascal Affi N’guessan, président du Front populaire ivoirien( FPI) et porte-parole de la coalition de l’opposition a été arrêté dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 novembre 2020. Comme un devin, l’ex-premier ministre de Laurent Gbagbo (2000-2003), avait prédit son sort, peu avant son arrestation.
Au cours d’une interview accordée à la chaine de télévision France24, le 28 octobre 2020, Pascal Affi N’guessan disait : »Vous ne savez pas ce que monsieur Ouattara me réserve. Il m’a déjà menacé le dimanche dernier(ndlr:dimanche 25 octobre 2020). Il a promis le chaos à ses opposants. Il attend le 31 octobre pour se saisir de tous ceux qui le critiquent à l’heure actuelle », avait déclaré Pascal Affi N’guessan, face aux journalistes Marc
Perelman Perelman et Christophe Boisbouvier.
Comme une prophétie, Pascal Affi N’guessan a été arrêté, dans la nuit du 6 au 7 novembre 2020, alors qu’il se rendait chez lui à Bongouanou, dans la région du Moronou. Trois semaines après cette arrestation, le député de la sous-préfecture de Bongouanou est détenu dans un lieu tenu secret, au mépris de toutes les règles de procédures pénales.
Le dimanche 8 novembre 2020, alors qu’une forte rumeur annonçait sa mort, ses geôliers ont présenté une brève vidéo du président du Front populaire ivoirien. L’homme est apparu, visiblement affaibli. Selon un militant des droits de l’homme, « Pascal Affi N’guessan a été incisif lors de son interview accordée à France 24. Il a utilisé des termes qui font mal ».
Pour rappel, le président de la région du Moronou avait, au cours de cet entretien, comparé Alassane Ouattara à un dictateur. Il a également évoqué la présence des escadrons de la mort et de milices armées, entretenus par des cadres du parti au pouvoir, RHDP. » Quel que soit ce qu’on lui reproche, dès lors que le pouvoir décide de l’arrêter, il faut que la procédure respecte les règles en vigueur », recommandent des militants du FPI, le parti fondé par Laurent Gbagbo.