Le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara vient de jeter une grosse pierre dans le jardin du président Laurent Gbagbo. Un véritable poker menteur, pourrait-on dire. C’est qu’en marge du récent sommet UA-UE tenu à Bruxelles et consacré à la situation de crise au Mali, le chef de l’exécutif ivoirien a accordé une interview à deux média occidentaux, notamment RFI et la chaîne de télévision France 24. On l’a vu après diffusion, plusieurs sujets brûlants de l’actualité sociopolitique en Côte d’Ivoire et dans la sous région Ouest-africaine ont été largement abordés au cours de cette interview.
Qui, nul doute fera date, tant les réponses d’Alassane Ouattara aux questions des journalistes ont laissé échapper dans le ciel ivoirien et peut-être même africain, une épaisse fumée noire. Mais plus encore, dans l’interview accordée à RFI et France 24, le chef de l’État a donné une information qui a fait tilt dans la tête de bien de personnes mais dont la véracité reste encore à démontrer. Il s’agit en effet du coup de fil que le tenant en chef du régime RHDP en Côte d’Ivoire affirme avoir donné ces dernières semaines au président Laurent Gbagbo.
Dans l’entourage immédiat de l’ancien pensionnaire de la prison de La Haye, cette information est prise avec beaucoup de réserves, ou à tout le moins, avec des pincettes. Car parmi les membres du dernier carré de Laurent Gbagbo que nous avons contacté, aucun n’a connaissance d’un quelconque coup de fil qu’Alassane Ouattara aurait donné à son « frère Laurent » ces derniers temps.
» Et puis, de quoi les deux hommes ont-ils discuté ? Vous êtes sûr que Ouattara a effectivement appelé toutes ces personnes qu’il a citées dans l’interview ? C’est tout simplement un coup de bluff », nous a répondu, un proche parmi les proches de l’ancien président de la République. Avant de nous renvoyer à un pan du discours de Laurent Gbagbo tenu à Mama, à l’occasion de la cérémonie organisée à son honneur par les femmes et les jeunes du PPA-CI le 5 février dernier.
» Celui qui fait un coup d’État constitutionnel, je ne suis pas son ami. Mais comme on est des compatriotes, on peut causer mais je ne suis pas son ami. Il faut que les lignes de démarcation soient tracées de façon claire « , avait déclaré, ferme, l’ancien chef d’État ivoirien. Comprendra qui pourra !
P. L