Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara prononcera devant députés et sénateurs, réunis en Congrès à Yamoussoukro, un discours sur l’état de la Nation, sur fond de remaniement ministériel.
Alassane Ouattara à Yamoussoukro: Amédé Kouakou et Souleymane Diarassouba en mode séduction pour le nouveau gouvernement
La Côte d’Ivoire et ses parlementaires ont rendez-vous, ce mardi 19 avril 2022, à Yamoussoukro où se tient le 2e Congrès de l’histoire du pays. 30.000 personnes sont mobilisées pour accueillir le Président Alassane Ouattara.
Le président de l’association des cadres du Grand centre, Amédé Koffi Kouakou, a révélé lundi 18 avril 2022, à Yamoussoukro, l’intention des populations de réserver un accueil chaleureux et mémorable au Chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, qui arrive le même jour dans cette ville, dans le cadre du deuxième congrès de l’histoire de la Côte d’Ivoire, prévu mardi 19 avril.
« A peu près 30.000 personnes sont mobilisées pour l’accueil de notre Président que nous aimons bien », a affirmé M. Kouakou qui venait de présider une réunion des élus et cadres de toutes tendances confondues sous la houlette du président du Sénat, Jeannot Ahoussou-kouadio.
Pour justifier cet accueil populaire, il a rappelé que depuis octobre 2020, c’est la première fois qu’il foulera le sol de Yamoussoukro où est enterré leur patriarche Houphouët-Boigny.
Selon le député élu de Yamoussoukro, Souleymane Diarassouba, de façon pratique, « de la résidence présidentielle jusqu’à la fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, où se tiendra le congrès, il y aura un jalonnement des populations afin de lui souhaiter la bienvenue ».
En trois jours, les élus et cadres ont mobilisé la somme de 107 millions de francs CFA destinée à préparer cette manifestation de l’amour qu’ils portent au président de la République.
Il s’agira aussi d’exprimer la reconnaissance du Grand centre à l’hôte du jour qui aura en quelques années réalisé de grands investissements dans la localité-phare de la région, Yamoussoukro.
« Vous avez vu tous les investissements qui ont été réalisés à Yamoussoukro pour améliorer l’état des routes et bientôt nettoyer les lacs. Nous ne pouvons que lui dire merci pour tous les investissements qu’il fait pour améliorer la qualité de la vie des habitants de Yamoussoukro et du district autonome », a déclaré le ministre-gouverneur du district autonome de Yamoussoukro, Augustin Thiam.
Environ 600 chefs traditionnels viendront offrir un cachet spécial à cet élan de reconnaissance à Alassane Ouattara ont assuré les organisateurs.
Enjeux d’un discours
Réélu en 2015 puis en octobre 2020, Alassane Ouattara est censé évoquer son bilan à la tête de la Côte d’Ivoire après 11 ans d’exercice de pouvoir. Selon des observateurs, il en profitera pour lancer le processus de modification de la Constitution ivoirienne. Un texte sujet à moult interprétations sur les conditions d’éligibilité du président de la République de Côte d’Ivoire, notamment.
Pour le parti au pouvoir, la Troisième République, qui met en place un parlement bicaméral, un poste de vice-président, remet à zéro le compteur de la limite du nombre de mandats présidentiels, renouvelable une seule fois.
A cela, Ouattara entend placer un verrou sur l’âge limite des candidats présidentiables pour mettre hors de course pour la présidentielle de 2025 les trois grands leaders actuels, les anciens chefs de l’Etat Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié et lui-même.
C’est la deuxième fois depuis l’avènement des deux chambres consacrées par la 3e République, que le chef de l’Etat se présente devant le Parlement ivoirien réuni en Congrès.
En mars 2020, Alassane Ouattara y annonçait renoncer à la candidature à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, et s’engageait à transférer le pouvoir à une nouvelle génération.
« Je voudrais vous annoncer solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération », déclarait le Président de la République dans un discours historique salué à travers le monde.
Quelques semaines plus tard, il se dédit et revient à la charge pour briguer un troisième mandat controversé après le décès de son dauphin désigné à la succession, feu Amadou Gon Coulibaly, Premier Ministre à l’époque des faits.
Une décision qui a fait basculer le pays dans une grave crise politique, avant, pendant et après le scrutin présidentiel qu’il a gagné dans la douleur et dans le sang.
Le bilan global officiel des troubles politiques qui ont souvent dégénéré en affrontements intercommunautaires, surtout dans le sud-est de la Côte d’Ivoire, s’établit à 85 morts et 484 blessés. Il y a eu 34 morts avant le scrutin, 20 le jour du vote et 31 après, selon le gouvernement, ajoutant que 225 personnes ont été interpellées, 167 inculpées, 45 écrouées. L’opposition ivoirienne annonçait des chiffres bien au-delà.