Cet article, Chris Yapi vous l’écrit entre deux aéroports. C’est à mon atterrissage que j’apprends l’effroyable mort du Président tchadien Idriss Déby Itno. 

Pourtant, le Maréchal Déby aurait pu éviter un tel destin. À la tête du Tchad depuis trois décennies, il aurait pu se retirer tranquillement du pouvoir, après cinq mandats successifs. Hélas, ivresse du pouvoir quand tu nous tiens ! Il a décidé de briguer un sixième mandat qui, en définitive, lui aura été fatal. 

Un autre dictateur qui a emboîté le pas à Idriss Déby est bien Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire. Lui aussi, pris par l’ivresse du pouvoir absolu, a décidé de faire un troisième mandat despotique. Pis, il a décidé de transmettre le pouvoir de façon monarchique à son frère cadet, Téné Birahima Ouattara dit La Fiole. Exactement comme le fils Déby s’empara du pouvoir au décès de son père. Décidément, les dictateurs se ressemblent et ont parfois des destins similaires. Certes, ils ont tendance à s’épier les uns les autres dans une surprenante jalousie, mais avant tout ils sont solidaires, se conseillent et s’inspirent les uns les autres. La disparition subite du président tchadien a été un véritable coup de tonnerre pour Alassane Ouattara et cela a déclenché tous les signaux d’alarme dans sa tête. 

En effet, en séjour médical en France, il a brusquement interrompu son déjeuner, ce 20 avril 2021, dès l’annonce de la mort violente d’Idriss Déby Itno, des suites de blessures reçues au front, lui a-t-on-dit. Comme s’il avait reçu un coup de massue sur la tête, Alassane Ouattara s’est aussitôt effondré sur sa chaise, manquant de tomber dans les pommes ! La nouvelle était d’autant plus rude et effroyable pour lui, que quelques jours auparavant, précisément le 16 avril 2021, il avait rencontré son compère Idriss Deby à l’investiture du Président Sassou-N’Guesso à Brazzaville au Congo. Les deux hommes avaient agréablement conversé et le Maréchal du Tchad avait impressionné Alassane Ouattara par sa sérénité. Il voyait en Idriss Déby Itno un phare merveilleux, une référence. A priori, rien ne présageait un tel destin. 

Profondément troublé par cette mort brutale, Alassane Ouattara s’est immédiatement mis à songer à son propre sort. Les images du dictateur tchadien allongé, baignant dans son sang, ont secoué son mental comme un film d’horreur. Il s’est vu finir comme Idriss Déby. Quelle horreur! 

Aux dires de son entourage, à la vue de ces horribles images de la mort de son ami, le Président Ouattara fut pris de violents maux de ventre, une façon élégante de dire qu’il a eu une terrible diarrhée. Son aide de camp, effrayé par l’état de son patron fit appel à son médecin personnel. Celui-ci a promptement accouru au chevet de l’agité, lui a administré sans plus attendre, une bonne dose de calmant par injection intraveineuse, auquel il ajouta un puissant somnifère. L’hystérique de Mougins finit par s’endormir pour le plus grand bonheur de la maisonnée.

Réveillé après trois à quatre heures de sommeil, Alassane Ouattara a exigé que lui soient donnés tous les détails sur les circonstances exactes de la mort tragique d’Idriss Déby Itno. Après avoir reçu les informations dont il avait besoin, il s’empara furieusement de tous ses téléphones et joignit tous ses proches collaborateurs, notamment son frère Téné Birahima Ouattara, pour leur demander de prendre toutes les dispositions tactiques et stratégiques nécessaires pour sauvegarder le régime, renforcer tous les fronts, carrefours majeurs, frontières de Côte d’Ivoire, afin d’éviter que ce qui est arrivé au Tchad ne se produise en Côte d’Ivoire. Aussitôt ordonné, aussitôt exécuté.

Ce mardi 20 avril, le Chef d’État-Major Général (CEMAG), le Général de corps d’armée Lassina Doumbia, a émis un message en direction de tous les grands commandements de l’Armée, du commandement supérieur de la Gendarmerie et des unités spécialisées telles que le commandement des forces spéciales, la direction du renseignement militaire, le commandement de la Zone Opérationnelle Nord (ZON), la Garde Républicaine (GR), le Bataillon de Commandement et de Soutien (BCS), la direction de la logistique, etc. Ce message ordonne la mise en alerte immédiate de toutes les forces terrestres, aériennes, maritimes de la Côte d’Ivoire et la constitution dans tous les camps militaires et bases opérationnelles avancées, d’une réserve d’hommes prêts à combattre à n’importe quel moment du jour et de la nuit, selon un schéma QRF (Quick Reaction Force). Il demande de mettre particulièrement l’accent sur les zones nord et ouest du pays, d’où un groupe armé peut surgir à tout moment pour descendre sur Abidjan. C’est une forme d’état d’urgence militaire qui s’est mis en place sans l’accord du Conseil des ministres et sans consultation du Parlement. 

Au moment où je termine cet article, l’entourage du dictateur Alassane Ouattara s’interrogeait encore s’il devait interrompre son séjour français pour rentrer en Côte d’Ivoire ou continuer tranquillement ses soins. Dans tous les cas, on peut le dire, ce 20 avril 2021 a été une véritable journée de sueurs froides dans la villa cossue des Ouattara à Mougins. Mais comme à son habitude, parions qu’il ne tirera pas de leçon de l’horrible mort d’Idriss Déby Itno. Comme aveuglé, Alassane Ouattara n’écoute pas les signes et les murmures de la nature. Il n’entend pas non plus la voix et les signaux que Dieu lui envoie. Ne dit-on pas que les dictateurs se ressemblent et ont souvent le même destin. Déby ou Ouattara l’avenir nous le dira. 

CHRIS YAPI NE MENT PAS.

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