L’espoir d’un dialogue sincère né de la rencontre entre ton camarade et son aîné, le 11 novembre 2020 au Golf Hôtel, tarde à se concrétiser. Le président Henri Konan Bédié avait indiqué que les deux hommes « allaient se revoir, s’appeler, se téléphoner pour que la Côte d’Ivoire redevienne comme elle était avant ». 

Le constat, les partis d’Opposition ne veulent pas aller aux négociations mains et pieds liés. Ils essaient d’accorder leurs violons. Sauf que la rencontre convoquée par le Président Henri Konan Bédié avec les partis membres de la coalition de l’opposition le vendredi 20 novembre 2020, a été reportée à une date ultérieure. Comme dirait quelqu’un, « ils vont doucement parce qu’ils sont pressés. ». « Le Le dialogue va reprendre. Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara vont se revoir. Les deux ont envie d’une tête à tête, comme avant pour qu’ils avancent. Il faut mettre en place des équipes restreintes. Le problème du pays ce n’est pas vraiment l’absence du dialogue mais la capacité de dépassement des principaux leaders. » Selon un journaliste, analyste politique.

Le terrain commande que les deux parties s’engagent davantage pour rétablir totalement la confiance. À M’Batto, dans le Moronou, le calme est certes revenu mais la tension couve toujours. Le bilan des affrontements communautaires des 10 et 11 novembre 2020 s’est alourdi. Sept (7) morts désormais. « La méfiance et la suspicion font que les cours tardent à être effectifs. », raconte un enseignant. Au Centre-Ouest, dans la Sous-Préfecture de Daloa, dans le village de Zah, les autochtones et allogènes continuent de se regarder en chiens de faïence. Des coups de feu, attribués à des braqueurs ont été entendus au petit matin ce mercredi 18 novembre 2020, dans la ville de Gagnoa. Agir vite pour décharger les cœurs.

Le président Henri Konan Bédié, en privé, a son schéma. Nomination d’un médiateur indépendant pour faciliter le dialogue, libération des membres du PDCI-RDA arrêtés à son domicile le 3 novembre 2020 lors de l’installation du blocus devant sa résidence, la libération des autres membres de l’opposition en détention tout comme les membres de la société civile. Le Président Alassane Ouattara le sait: il faudra trouver réponses à ces préoccupations pour la sérénité des discussions. À défaut, il affaiblirait « son aîné » ou carrément, le délégitimerait aux yeux de la frange radicale de l’opposition.

Le dialogue n’arrange pas forcément tout le monde. « Il y a des Économistes de guerre et des Politiciens de guerre », sourit un journaliste. Les deux parties n’ont plus tellement le choix. Chacune de son côté, doit jouer franc-jeu. Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ont un Conseiller politique sûr: Laurent Gbagbo.

Il a été parmi les premiers à indiquer la voie du dialogue. Il a été le premier à conseiller à Hamed Bakayoko d’agir pour la levée du blocus et le respect de l’histoire du pays incarnée par le président du PDCI-RDA. Il a montré la voie pour le dépassement des frustrations, pour la gestion des contradictions politiques.

En attendant, Alassane Ouattara continue de distribuer des points à ses ministres. Lors du conseil des ministres ce mercredi 18 novembre 2020, il est revenu sur les résultats de la présidentielle dans les différents Départements. Autant dire, des ministres ont bien transpiré dans la salle pourtant climatisée.

Par exemple, Dimbokro, avec au moins quatre ministre et des directeurs généraux, n’a pas relevé le défi de la désobéissance civile de l’opposition. (16 %). Le président Ouattara a salué les efforts du Cardinal Frotomougou dans le Gontougo (il a déployé des moyens aériens pour contourner les obstacles sur les voies terrestres) et ceux La Pagneuse, qui a bataillé pour l’effectivité du vote dans sa zone de Toumodi. En cause ici, la légitimité et le leadership de certains ministres dans leurs régions…

Fernand Dédeh

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