Prétextant des opérations militaires liées à la lutte contre le terrorisme dans le nord de la Côte d’Ivoire, le chef de l’État Alassane Ouattara a décidé de construire dans les semaines ou mois à venir, un aéroport à Kong, son village natal. Le décret portant déclaration d’utilité publique du périmètre de l’espace devant abriter les travaux de cet aéroport a déjà été adopté au cours du dernier Conseil des ministres qui s’est tenu au palais présidentiel d’Abidjan-Plateau, le mercredi 13 avril 2022.

Ainsi donc, dans pas longtemps, les populations des régions du Tchologo, comprenant les départements de Ferkessedougou, Ouangolodougou et Kong verront sortir de terre dans le village du chef de l’État, Alassane Ouattara, les murs d’un aéroport digne de ce nom. Sans doute, le plus beau cadeau offert par le natif de Kong aux ressortissants du Nord de la Côte d’Ivoire.

Mais au-delà de la lutte contre le terrorisme que l’époux de Dominique Ouattara met en avant comme argument pour justifier la construction de cette infrastructure haut de gamme, quelle place peut réellement occuper la construction d’un aéroport à côté de celle de la création de plusieurs unités de transformation par exemple du coton ou de la noix de cajou qui pourraient générer de milliers d’emplois jeunes ?

Combien de personnes pourront-elles s’offrir le luxe de s’acheter un billet d’avion pour se rendre à Abidjan ou ailleurs sur le territoire ivoirien à partir de Kong là où la ville de Korhogo offre plus de possibilités en termes de densité de la population ? Autant de questions que l’on se pose depuis l’annonce de la construction de cet aéroport dans cette bourgade enclavée de Kong. Et puis, pourquoi un aéroport maintenant au moment où le président Ouattara veut réduire lui-même le train de vie de l’État en supprimant le nombre de portefeuilles ministériels au prochain remaniement ?

Pierre Lemauvais

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