La guerre de succession au sein du rhdp fait rage après le déclenchement de la maladie du Premier Ministre Amadou Gon-Coulibaly.
Chris Yapi tient à informer ses fidèles lecteurs que certains détracteurs, à dessein, s’ingénient à vouloir discuter la crédibilité de ses enquêtes. Mais, Chris Yapi demeure serein. Outre les risques sur sa vie qu’il prend à aller à la source de l’information, il signale que son pass Internet est à sa seule charge. Plus sérieusement, Chris Yapi n’a jamais eu la prétention d’être omniscient.
En attendant que le Président Ouattara accepte de se rendre à Paris comme annoncé tantôt par Chris Yapi, chers lecteurs, lisez plutôt cette nouvelle enquête.
Pour le moment, c’est bien lui qui mène aux points. Hamed Bakayoko a réussi à s’installer provisoirement dans le fauteuil du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly. Durant toute la période d’hospitalisation de ce dernier, c’est Hambak qui sera le seul patron. Il a tellement rêvé de ce moment que vous pouvez être sûrs d’une chose : il ne lâchera pas le morceau aussi facilement. Quand on est Premier ministre du RHDP, pourquoi ne pourrait-on pas devenir LE candidat du RHDP ?
Hambak est décidé à garder le tabouret de la Primature et il sait y faire pour parvenir à ses fins. Sa méthode est connue : il sait jouer au flatteur, au bonimenteur, au serveur de thé auprès du puissant du jour, pour avoir ses faveurs. C’est une leçon qu’il a apprise d’un de ses mentors, feu Balla Keïta et qu’il applique très bien aujourd’hui dans sa carrière politique.
Dans la journée, quand il est devant le Président Alassane Ouattara, il louange Amadou Gon Coulibaly, le candidat actuel du RHDP. Mais dès la tombée de la nuit, le même Hamed Bakayoko, avec une haine féroce, dénigre Gon sans aucune pitié. Devant ses intimes, il le brocarde à volonté, le traitant d’incompétent, d’impopulaire, de vaurien qui ne lui arriverait pas à la cheville s’il n’avait pas le parapluie d’ADO.
Qui au RHDP n’a pas entendu Hamed Bakayoko dire en privé les pires méchancetés sur Amadou Gon ?!
Plusieurs témoins ont entendu Hambak dire que Gon a enchaîné mystiquement Alassane Ouattara grâce aux plats de « kabato » que la mère d’Amadou Gon préparait pour ADO, quand ils étaient dans l’opposition. Mais quand on est témoin des confidences d’Hambak, il faut faire très attention.
En effet, lorsqu’il s’aperçoit qu’il a trop parlé, qu’il a trop dénigré Amadou Gon, il court chez ce dernier pour se dédouaner en enfonçant la personne à qui il a fait des confidences, au motif qu’il voulait lui tirer les vers du nez.
Dans le cercle des décideurs du RHDP, tout le monde est unanime sur le fait que le Ministre Hamed Bakayoko est responsable à au moins 70% des divisions qu’il y a au sein de ce parti. À force de semer le mensonge et la délation dans le cercle des fidèles du Président Alassane Ouattara, il a fini par détruire la gouvernance de ce dernier.
Aujourd’hui, Hamed Bakayoko a élevé le challenge à un autre niveau. Son nouvel ennemi est le Premier ministre Amadou Gon. Depuis que le Président Ouattara a choisi ce dernier comme candidat du RHDP à la présidentielle, le Ministre de la Défense s’est juré de tout faire pour lui faire regretter son choix. Suivons ensemble.
Le premier acte de son offensive contre Amadou Gon a été la mobilisation massive de ses soutiens sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, pour descendre le Premier ministre. Il n’a échappé à personne le nombre impressionnant de vidéomans qui, depuis plusieurs semaines, réclament ouvertement, à cor et à cri, la candidature d’Hambak dit Golden Boy à la présidentielle de 2020. Sachant bien que c’est le Premier ministre Amadou Gon qui a été officiellement désigné candidat, Hambak ne fait aucune déclaration pour demander à ses gens de se calmer et de se ranger derrière le candidat officiel de leur parti. Pis encore, chacune de ses publications est commentée par son armée d’activistes qui ne tarissent pas d’éloges à son endroit et le présentent comme le meilleur choix du RHDP pour la présidentielle. A contrario, ils présentent Amadou Gon comme un cheval boiteux.
Deuxièmement, Hambak a réussi un coup de maître en communication politique en médiatisant sa « contamination » au Covid-19, alors que le Premier ministre cachait soigneusement à tout le monde qu’il avait été infecté. Il voulait donner de lui, l’image d’un homme d’État transparent et responsable, tandis que le Premier ministre Gon apparaissait comme un homme craintif, faible et dissimulateur, voire irresponsable, suite aux incidents de l’INJS.
Par communiqué, tout le district du Woroba a même été invité à jeûner une journée entière pour la guérison de son fils bien-aimé Hamed Bakayoko. Le Premier ministre, qui niait sa propre maladie, ne pouvait donc pas organiser de cérémonie de soutien et de guérison pour lui-même. Tout le show de la transparence du Ministre de la Défense ne visait qu’à affaiblir et à décrédibiliser le Premier ministre candidat.
Mais, la vraie force d’Hamed Bakayoko réside ailleurs. Elle réside dans la force de frappe militaire qu’il a lentement constituée et sur laquelle il entend s’appuyer maintenant pour s’imposer dans le dispositif présidentiel. Il sait que désormais, il est plus puissant militairement qu’Amadou Gon. Pour composer son armée, Hambak n’est pas parti de zéro. Il a commencé par affaiblir les anciens chefs de guerre et leur a retiré tout commandement opérationnel.
En effet, après la mutinerie des jeunes sergents, du 15 au 17 mai 2017, Hamed Bakayoko a réussi à convaincre le Président Ouattara qu’il ne devrait jamais faire confiance aux anciens rebelles parce qu’ils ne sont pas fiables et qu’ils ne se sépareront jamais de Guillaume Soro. Alors, ADO lui a donné carte blanche pour les neutraliser, oubliant que ce faisant, il se séparait des éléments qui lui étaient viscéralement les plus fidèles dans l’armée.
Tous les anciens Com’Zones ont été réaffectés dans diverses garnisons loin d’Abidjan, puis peu à peu dépouillés de leur commandement et affectés à des postes de bureau. Aujourd’hui, ils n’ont plus aucune autorité sur leurs troupes.
L’un de ceux qu’Hamed Bakayoko a le plus martyrisés est sans conteste le Colonel Hervé Armand Pélikan Touré, dit Colonel Vetcho. Cet officier supérieur issu des Forces Nouvelles, commandait jusqu’à une date récente le 3ème Bataillon d’Infanterie de Bouaké. Il est désormais à l’École Nationale d’Administration (ENA) en tant qu’auditeur libre pour devenir diplomate.
Il y a quelques jours, Hamed Bakayoko l’a convoqué pour l’informer qu’il était soupçonné de préparer un coup d’État. Le Ministre posséderait des preuves selon lesquelles le Colonel Vetcho organiserait une milice armée en Guinée à cet effet. Le pauvre Vetcho était abasourdi ! Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’Hamed Bakayoko essaie d’impliquer ce colonel dans un projet de coup d’État pour le faire arrêter.
En effet, lors de la mutinerie de janvier 2017, Hambak avait accusé le même Vetcho d’être mêlé au soulèvement des militaires et qu’il avait même déjà rédigé un discours de prise de pouvoir dans la foulée en complicité avec Guillaume Soro. Lors d’une confrontation sous le maillet avec l’accusé, le Ministre de la Défense Hamed Bakayoko lui a dit qu’il détenait les preuves de son implication dans la mutinerie.
Il a indiqué qu’il avait procédé à un tracking des communications téléphoniques de tous les leaders des mutins et que la triangulation avait permis d’établir que la plupart d’entre eux étaient en contact avec lui, le Colonel Vetcho ! Et qu’au nom de la fraternité maçonnique, le Ministre Hamed Bakayoko a juré qu’il l’avait protégé auprès du Président de la République en ne lui remettant pas toutes les preuves.
Cependant, déçu par toutes ces conspirations contre lui, le Colonel Vetcho a choisi de quitter l’uniforme pour entrer à l’ENA afin de s’éloigner des intrigues et des cabales. Mais, apparemment, cela n’a suffi pas à Hambak qui veut sa peau. Même le fait qu’il se soit signalé à des manifestations du RHDP n’apaise toujours pas les comploteurs qui voient en cela des manœuvres de diversion. En plus de cela, Chris Yapi vous révèle que 15 soldats des Forces Spéciales sont actuellement aux arrêts. On les soupçonne d’être proches du Colonel Vetcho. Quand celui-ci aura été totalement neutralisé, viendra le tour de Chérif Ousmane comme je vous le répète souvent. Quant à Wattao, son cas a déjà été réglé. Il repose désormais dans sa tombe.
Pendant qu’Hamed Bakayoko désosse les chefs militaires, il fait son marché parmi leurs soldats, ainsi privés de leurs chefs emblématiques. Il a enrôlé précocement dans une armée secrète les éléments les plus valeureux de ces anciens chefs de guerre.
Ainsi, il a déjà récupéré quelques bons petits de Chérif Ousmane dont le tristement célèbre Traoré Amoudé et Traoré Seydou.
Parmi les éléments de feu le Colonel-major Wattao, il a recruté le Commandant Diomandé Moussa alias Ziguéhi, le Commandant Gnanago Angelo, le Lieutenant Tuo Souleymane et bien d’autres.
Chez le Colonel Jah Gao, il a recruté le Sergent de gendarmerie Fofana Lama. Malheureusement pour lui, Hamed Bakayoko l’a fait arrêter plus tard et emprisonner pendant de longs mois, parce qu’il a refusé de s’associer au projet de monter un coup d’État pour en accuser Guillaume Soro.
C’est le même sort que subit aujourd’hui le Commandant Koné Dramane dit Dramane Ba, arrêté sur ordre d’Hamed Bakayoko et torturé en prison au point d’en devenir aujourd’hui handicapé. Son crime : avoir refusé d’accuser Guillaume Soro de tentative de coup d’État comme le lui intimait Hamed Bakayoko.
Les militaires débauchés chez les anciens Com’Zones ont rejoint les anciens éléments d’IB dans la milice qu’il a constituée depuis le temps où il était Ministre de l’Intérieur. C’est notamment le cas d’Inza Karamoko dit Colonel Jack Bauer, bras droit et fidèle lieutenant d’IB. C’est Bauer qui dirigeait les hommes d’IB lors des combats à Abobo contre les troupes loyalistes envoyées par ADO pour les neutraliser. Bauer est maintenant recruté dans l’armée loyaliste et affecté au renseignement militaire, grâce à Hamed Bakayoko.
Son rôle est de recruter les ex-éléments démobilisés pro-IB pour le compte du Golden Boy, leur nouveau chef. Nous y reviendrons un autre jour. Les éléments de cette armée secrète perçoivent 100 000 FCFA par mois et 200 000 FCFA à chaque fois qu’ils font une mission.
Maintenant que son armée est prête, il se murmure qu’Hambak attend son heure pour frapper et ne dort que d’un œil pour ne pas être surpris par une contre-offensive d’ADO et du clan Gon. C’est pourquoi dans sa stratégie, il est crucial qu’il continue d’endormir Alassane Ouattara pour avoir totalement la Primature. Pour l’heure, on peut dire que sa stratégie fonctionne à merveille
CHRIS YAPI NE MENT PAS.