A Gagnoa, l’atmosphère est tendue au sein de la représentation locale du parti au pouvoir. Le choc des ambitions a éclaté dans la perspective des prochaines élections législatives.
Ça sent mal dans la coordination du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) de la région du Gôh. Les cadres de ce parti politique ne parlent plus le même langage. Un vent de division qui souffle à seulement trois mois des élections législatives.
Il s’agit de deux camps qui s’affrontent sur la gestion de Joachim Djédjé Bagnon, premier responsable du Rhdp dans la région. Il est donc le coordonnateur régional principal. Une fonction qu’il assure en collaboration avec d’autres coordonnateurs régionaux et associés. Mais depuis quelques jours, ces derniers ne le reconnaissent plus comme leur porte-parole.
« Sur 8 coordonnateurs régionaux, nous sommes 7 à le récuser. Nous avons avisé la direction du parti », a déclaré Abel Djohoré, coordonnateur régional associé de la zone 3, couvrant les localités de Bayota, Ouragahio et Dahiépa-Kéhi.
ACCUSATION
C’était samedi, au cours d’une conférence de presse qu’il a animée pour donner la position des coordonnateurs régionaux sur la crise qui secoue le parti au pouvoir. Mais qu’est-ce qui pourrait expliquer cette levée de bouclier ? « Bagnon veut faire de ses enfants, les héritiers de la lutte politique que nous avons menée. Je ne suis pas d’accord », a tapé du poing sur la table le conférencier. Poursuivant, le député révèle que le président du conseil régional du Gôh a un agenda parallèle à celui de la direction du Rhdp. LA GUERRE DES PCA
« Bagnon fait une politique qui va contre l’intérêt du parti. Il fait les choses de façon cavalière. Par exemple, les fonds envoyés par le président de la République ont été gérés dans une opacité notoire. Bagnon a remis les dons du président Ouattara aux jeunes de l’opposition qui les ont utilisés contre nous, lors de la désobéissance civile. Nous ne pouvons pas l’accepter », a égrené le PCA de la Sodexam, ses griefs contre son collègue du Fonds d’entretien routier (FER). Dimanche, Djédjé Bagnon a profité d’une réunion qu’il a convoquée au siège du parti, pour répliquer.
« Je ne m’inscris pas dans la division », a dit d’entrée le cadre du Rhdp. « S’il y a un problème, a-t-il signifié, on peut se retrouver pour laver le linge sale en famille ». À propos des dons, le PCA du FER soutient que ce qu’on lui reproche est loin de la réalité. « Les dons sont allés à ceux à qui ils étaient destinés. Les moyens que nous avons reçus, nous les avons partagés avec tout le monde. Chacun est retourné dans sa base avec sa part », a réagi le président Djédjé Bagnon.
DOS À DOS
Il avoue avoir été convoqué par Adama Bictogo, secrétaire exécutif du Rhdp, pour avoir sa version des faits qui lui sont reprochés. « Les coordonnateurs régionaux ont écrit contre moi. Adama Bictogo m’a appelé pour m’entendre. Je lui ai expliqué ce qui s’est passé », a ajouté le coordonnateur principal. Dans ce bras de fer entre lui et les autres régionaux, il a reçu le soutien des délégués départementaux.
« Les divisions qui apparaissent au sein de la coordination régionale nous désole au plus haut point. Nous estimons que cela doit cesser pour que l’entente revienne. En tant que départementaux, nous apportons un soutien total, sans équivoque à Djédjé Bagnon », a fait savoir à la presse, Koné Adama, délégué départemental d’Oumé 1. Espérons que le dialogue, qui est l’arme des forts, finira par triompher entre les Houphouetistes de la région.
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