Nous sommes exactement à 100 jours de l’élection présidentielle de 2020. C’est le moment que choisit Kouadio Konan Bertin dit KKB pour s’adresser aux ténors de la politique ivoirienne quant au danger que représentent leurs candidatures.
KKB : « Les Ivoiriens vont quitter le pays si…»
L’élection présidentielle ivoirienne est prévue pour se tenir le 31 octobre prochain. À cet effet, les mouvements et partis politiques sont à pied d’oeuvre pour désigner le candidat à même de remporter ce scrutin décisif. Au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le décès du candidat désigné Amadou Gon Coulibaly est quelque peu venu rebattre les cartes. Mais, le parti présidentiel, qui n’a vraisemblablement pas prévu de plan B, s’active pour obtenir un rétropédalage d’Alassane Ouattara (78 ans), qui avait annoncé sa volonté de prendre sa retraite politique définitive en passant la main à une nouvelle génération. La réponse du président ivoirien est d’ailleurs attendue pour le mercredi prochain.
Au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), la Convention d’investiture se tiendra, ce 26 juillet 2020. Et Henri Konan Bédié (86 ans), candidat unique après le rejet du dossier de Kouadio Konan Bertin (51 ans), est sûr d’être le candidat du vieux parti. Du côté de son allié non idéologique du Front populaire ivoirien (FPI), les appels à la candidature de Laurent Gbagbo deviennent de plus en plus incessants. La Fédération de Yopougon a d’ailleurs signé une motion appelant à faire bloc autour de Gbagbo Laurent.
Pour KKB, l’on s’aventure dangereusement vers un remake de 2010, élection présidentielle qui s’est achevée dans une crise postélectorale qui fait officiellement 3 000 morts. Aussi, sur LifeTV, l’ancien député de Port-Bouët a prévenu : « Si Ouattara veut se présenter, Bédie veut se présenter, laissons Gbagbo aussi se présenter. » Avant de mettre en garde ses compatriotes : « Comme ils veulent rejouer le match de 2010, les Ivoiriens vont quitter le pays et quand ils finiront de jouer, les Ivoiriens reviendront. Que tout ne tourne pas autour d’eux seulement. »
Mais, ce ne sont pour l’instant que des supputations, car d’ici à l’élection présidentielle, beaucoup d’eau aura certainement coulé sous le pont.