L’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne Mamadou Koulibaly a affirmé avoir rencontré à Bruxelles l’ancien chef d’Etat Laurent Gbagbo et dénoncé l’ »injustice » dont est victime ce dernier, qui est « encore retenu en Europe » alors qu’il devrait être « libéré » après avoir été déclaré « innocent » par la Cour pénale internationale (CPI) dans une vidéo publiée jeudi sur la toile.
« Gbagbo Laurent, c’est un ami, je l’ai vu à Bruxelles », a annoncé M. Koulibaly, estimant que l’ex-président « retenu en Europe », notamment en Belgique où il est en liberté conditionnelle, alors qu’il devrait être « libéré » après son acquittement mi-janvier, est victime d’une « injustice devenue insupportable », dans sa rubrique hebdomadaire dénommée « Jeudi, c’est Koulibaly ».
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Il a dénoncé « un abus de pouvoir (…), du harcèlement, de la torture » contre le leader de son ancienne formation politique, le Front populaire ivoirien (FPI), ajoutant qu’ »on ne peut pas réconcilier (les populations) sur l’injustice ».
Dans une interview diffusée mardi sur la chaine internationale française France 24, la Procureure de la CPI, Fatou Bensouda, qui a décidé de faire appel, a évoqué des « erreurs de droit importantes qui avaient été faites » lors du procès.
« Mme la procureure, l’erreur ne vient pas de Gbagbo Laurent, l’erreur vient de vous. Vous n‘avez pas bien fait votre travail, ça ne peut pas être une raison de (le) détenir en prison », a réagi Mamadou Koulibaly, estimant que Mme Bensouda ne peut « s’en prendre qu’à elle-même » après avoir « laissé les chefs de deux autres armées » en conflit pendant la crise post-électorale, « pour ne s’accrocher qu’à une seule personne ».
Le candidat déclaré de Liberté et démocratie pour la République (LIDER, opposition) à la présidentielle de 2020 a cité « trois armées qui se sont battues » lors de cette crise qui a officiellement fait plus de 3.000 morts, à savoir « l’armée officielle de M. Gbagbo, les FAFN (Forces armées des forces nouvelles, ex-rébellion) de M. Soro, les FRCI (Forces républicaines de Côte d’Ivoire) de M. Ouattara », l’actuel président ivoirien.
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« Il faut aider la Côte d’Ivoire à aller à la réconciliation, le moment est venu maintenant. Ouattara voulait être président, il l’a été. Il voulait démontrer des choses, c’est fait. Maintenant reprenons la marche de notre pays, fermons la parenthèse et continuons », a conclu Mamadou Koulibaly.
Jugés pour « crimes contre l’humanité » commis entre le 16 décembre 2010 et le 12 Avril 2011 en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo et son dernier ministre de la Jeunesse, l’ex-leader des jeunes patriotes Charles Blé Goudé, ont été acquittés, puis libérés sous conditions le 1er février.