Le magazine Jeune Afrique publie une série d’articles intitulés « sauve qui peut ». Des articles qui reviennent sur le récit des renversements les plus spectaculaires de certains régimes Africains et le départ en exil des présidents déchus.

Un article revient notamment sur les prémices de la chute du président Henri Konan Bédié le 24 décembre 1999. Les deux jours qui ont précédés la chute de son régime laissaient entrevoir que la mutinerie allait bien au-delà d’un simple mouvement d’humeur d’un groupe de militaires.

La période des fêtes de fin d’année est toujours un moment particulier pour la population d’un pays. C’est le moment des retrouvailles familiales et de la célébration de la nouvelle année. Sur le plan politique le traditionnel discours de fin d’année du chef de l’État est attendu.

Le 22 décembre 1999, malgré le contexte socio-économique tendu, lors de son allocution Konan Bédié se montre rassurant sur la situation de la Côte d’Ivoire, tout en se montrant ferme pour préserver la stabilité du pays en dépit d’une opposition politique volcanique.

Le 23 décembre 1999, comme à l’accoutumer le président Bédié quitte la capitale économique pour se rendre dans son fief de Daoukro afin de profiter de ses proches. Un départ malgré les premiers tirs dans la capitale économique de plusieurs soldats mécontents depuis la veille. Rien d’alarmant pour le régime qui estime qu’avec le temps et le dialogue tout rentrera dans l’ordre.

Le président Bédié confie à plusieurs ministres la gestion de ces soldats en colère. L’éventualité d’une dégénération de la situation est inenvisageable pour lui car la Côte d’Ivoire est un modèle de stabilité sous-régionale. En outre, la dernière situation similaire date de l’an 1990, le président Houphouet Boigny a géré la situation d’une main de maître.

Contrairement à la présidence sous Houphouet Boigny, le multipartisme et la volonté de mettre fin au régime du PDCI-RDA ont gagné du terrain depuis toutes ces années. Le régime PDCI-RDA a perdu beaucoup de crédits avec le décès du président Houphouet. Ce qui va faire basculer la mutinerie dans une autre dimension est le refus de Konan Bédié de rencontrer les responsables des mutins pour négocier leurs revendications.

Dès le lendemain le chef d’État major des armées, le général Robert Guéhi, jusque là discret et silencieux va prendre la tête de la mutinerie qui va se transformer en coup d’État dès le 24 décembre. Deux jours plus tard, le président Konan Bédié part en exil à bord un hélicoptère Français.

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