La défection de quelques-uns de leurs ex-camarades ne devrait pas émouvoir les membres de GPS (Générations et Peuples Solidaires). Bien au contraire. Adam Smires a dit : « Celui qui détient l’information, détient le pouvoir ». En la matière, Guillaume Soro a généralement eu une longueur d’avance.

C’est ainsi qu’au mois d’octobre dernier, après la défection de Mamadou Soro Kanigui, le président de Générations et Peuples Solidaires (GPS) a pris soin d’informer certains de ses proches de ce que le député de Sirasso n’était pas le dernier cadre à quitter leur mouvement. Il leur a annoncé d’autres départs sans citer de noms, mais il était quasi certain de ce que les concernés avaient atteint un stade de non-retour dans leur décision de rejoindre le Rhdp. Ceux qui avaient reçu cette confidence faite par Guillaume Soro trois mois plus tôt, s’en sont sans doute souvenu en apprenant le week-end dernier de nouveaux revirements dont celui d’Alphonse Soro, président l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC). 

Malheureusement, malgré l’alerte donnée des mois à l’avance par leur leader, ces nouvelles défections semblent avoir ému plusieurs Soroïstes et certains n’ont pu s’empêcher de le montrer à travers des publications sur les réseaux sociaux.

En effet, craignant visiblement que ces départs n’entament la conviction de ceux qui croient encore au combat de l’ex-PAN, certains intervenants expliquent que ce genre de défections n’ont pas commencé avec GPS. Il rappelle l’histoire des partis politiques ivoiriens, particulièrement celle du RDR en énumérant les divorces intervenus entre Alassane Ouattara et bien de hauts cadres qui ont lâché l’ex-DGA du FMI au plus fort du combat du RDR.

EVITER D’ETRE EMOTIF ET AGRESSIF

D’autres, plus amers n’hésitent pas à diaboliser ou à invectiver celui ou celle qui vient fraichement de quitter le mouvement. Tout en comprenant ce type de réactions spontanées dans le feu de l’action, nous pensons que la famille GPS, qui a promis de faire la politique autrement, pourrait, face à une telle situation, répondre différemment. Elle doit avoir une réponse qui, tout en rassurant les militants et sympathisants restés fidèles, séduit l’opinion et même provoque des regrets chez les partants. Cette réponse, c’est d’abord le silence surtout au niveau de la direction.

Car, en commentant le départ d’un ex-membre qui a choisi de rejoindre le camp adverse, c’est donner plus d’échos à son départ et c’est lui accorder plus d’importance. A contrario, une simple indifférence banalise son acte et le banalise lui-même devant l’opinion. Là où il faudrait être par contre actif et prolixe en pareille circonstance, c’est sur le terrain de l’organisation et de la mobilisation

REPONDRE PAR UNE REELLE MOBILISATION SUR LE TERRAIN

Organiser des rencontres régulières dans toutes les contrées du pays et les médiatiser au maximum seraient la meilleure façon pour GPS de montrer à tous qu’il reste debout et bien debout. S’il y a une vérité qui ne doit jamais échapper aux Soroïstes, c’est que le mouvement présidé par Guillaume est l’adversaire politique le plus craint à ce jour par le pouvoir d’Alassane Ouattara.

En 2019, ce pouvoir s’est vite rendu compte que bien que jeune, ce mouvement a du répondant sur le terrain et était le principal obstacle à sa réélection en 2020. Devant les déferlements de foules lors des premières sorties de Guillaume Soro à l’intérieur du pays; suite à sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale, ce pouvoir a fait un seul choix : chercher à l’écarter par tous les moyens du jeu électoral. Alors, la justice a été instrumentalisée pour le contraindre à l’exil et pour maintenir en prison le grand nombre de ses partisans.

SERIE DE DÉBOIRES

Bien avant, il y a eu les limogeages de tous les cadres qui se sont publiquement réclamés de lui. Tout cela dans un seul but : priver de liberté ou de moyen de subsistance Guillaume Soro et ses partisans pour les pousser à la défection. Pourtant, tout comme l’a été hier pour beaucoup d’Ivoiriens le combat pour la cause d’Alassane Ouattara et le RDR, le soroïsme est un esprit que rien, absolument rien, ne peut éteindre chez tant de millions d’Ivoiriens. Et plus il est persécuté par Ouattara, plus l’estime et la popularité de l’ancien leader estudiantin montent chez les Ivoiriens. Alors, la meilleure réponse que chaque Soroïste puisse donner à un ex-compagnon de Guillaume Soro qui ne supporte plus l’épreuve de la résilience et qui est attiré par les privilèges qu’on lui fait miroiter de l’autre côté, c’est d’agir sur le terrain.

Il ne faille pas attendre que tout arrive du sommet. Plus que jamais, le moment est venu pour chaque Soroïste d’apporter sa contribution personnelle au combat pour plus de justice sociale en Côte d’Ivoire. Dans sa famille, dans son quartier, sa commune ou sa région, que chacun mouille le maillot en se joignant à toutes actions et campagnes pour balayer les mensonges fabriquées dans le but de diaboliser Guillaume Soro, et expliquer aux Ivoiriens que celui-ci recherche le pouvoir d’Etat uniquement pour œuvrer à une juste redistribution des richesses du pays, réduire la pauvreté et les inégalités sociales, œuvrer à un meilleur accès aux soins de santé, à l’école, etc.

Générations Nouvelle

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