On peut déjà s’aventurer dans une spéculation sur la configuration politique qui sera celle du scrutin présidentiel de 2025 en Côte d’Ivoire.

Si jusqu’à la diffusion du reportage de la chaîne Arte, en fin de semaine dernière, la participation des « trois grands » de la politique Ivoirienne, relevait de l’improbable. Il aura fallu cette révélation du journaliste de chaîne de télévision Franco-Allemande, en fin de reportage, indiquant que l’ex président n’excluait pas de briguer de nouveau la magistrature suprême, pour que le terrain politique se retrouve complètement chamboulé.


Plus tard, dans un autre reportage diffusé par France 24, l’on entendait clairement le rival d’Alassane Ouattara au second tour de la présidentielle de Novembre 2010, confirmer les propos du confrère, indiquant même être « un soldat au garde à vous ». 2025 s’annonce palpitant.

Visiblement, ni ses partisans, encore moins les pro-Ouattara, n’avaient envisagés un tel scénario. Pourtant, l’on y est. À moins d’un retournement de situation, Laurent Gbagbo sera candidat en 2025, pour succéder à son challenger de 2010. Alassane Ouattara s’en laissera-t-il compter, sachant la popularité de son adversaire ? Un adversaire assez redoutable en cas de confrontation électorale, et qui en a fait ses preuves répétitivement en 2000 et en 2010.

Du coup, deux options se présentent au dirigeant Ivoirien. Soit, se relancer dans la course à sa propre succession pour un quatrième mandat, ce qui aurait pour conséquence de l’enfoncer davantage sur le plan international, ou manœuvrer pour écarter le frontiste qui rêve de retourner au Palais présidentiel à l’âge de 80 ans.

À n’en point douter, la dernière option semble la plus plausible, stratégiquement pour le numéro 1 Ivoirien. Et des marges de manœuvres, il en dispose. Tant sur le plan judiciaire, que constitutionnel.

Le fondateur du FPI croule toujours sous une condamnation à 20 ans de prison pour crimes économiques, et la mise à exécution de cette décision de justice devrait suffir à Alassane Ouattara pour le freiner dans ses ardeurs.

Par ailleurs, l’actuel président de la république peut toujours s’activer pour faire modifier la constitution, et y introduire une clause de limitation d’âge, l’excluant lui-même, mais également, ses deux grands rivaux, dont Henri Konan Bédié, qui lui aussi, jouit d’une popularité incontestable.

Pour l’heure, le mentor des Républicains laisse le champ médiatique à son adversaire. Mais, jusqu’à quand ?

Raoul Mobio

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