L’opposition ivoirienne avec Bédié semble tétanisée par la prise de position de Macron, président français suite à la réélection de Ouattara.

Le simulacre d’élection du 31 octobre dernier et les résultats qui en sont sortis, confortent nombre de personnes à l’idée que la démocratie chantée à tout va, n’est pas encore ancrée dans l’esprit de tous.

Conscients que la candidature de M. Ouattara est anticonstitutionnelle, il s’est trouvé des ivoiriens pour la défendre en lisant la constitution de « bas en haut ». Envers et contre tout, l’élection s’est tenue. Les observateurs sérieux ont affirmé que le taux de participation n’était guère au-dessus de 10%. Mais qu’importe pour le pouvoir ? l’essentiel était d’avoir des élections!

Pour faire barrage à cette forfaiture, l’opposition ivoirienne a lancé un mot d’ordre de désobéissance civile, suivie dans de nombreuses localités. Pour celle-ci (opposition), le président sortant, déclaré élu par une institution qui a perdu toute crédibilité, n’est pas légitime et son pouvoir n’est pas légal. Par conséquent, le combat entamé se poursuivra jusqu’à ce que les objectifs définis soient atteints.

Mais le constat que font de nombreux observateurs, c’est que les ivoiriens des deux bords, se sont accrochés à l’idée que leur délivrance viendrait de la sentence que devrait prononcer le président français ; soit pour entériner la victoire de M. Ouattara, soit pour désavouer ce dernier.

Le pouvoir RHDP attendait fébrilement la réaction de M. Macron et s’extasiait et se délectait des déclarations et des balbutiements du ministre français des Affaires Etrangères, M. Yves le Drian au sujet de la constitution ivoirienne.

L’opposition également attendait avec le secret espoir, que le président français viendrait désavouer la violation de la constitution ivoirienne et le passage en force opéré par le RHDP. Quand finalement, dans une interview accordée au journal Jeune Afrique, M. Macron fit connaître sa position qui est d’adouber la forfaiture du président sortant, le RHDP comme il fallait s’y attendre, est aux anges.

Ses journaux peuvent alors titrer : « le débat est clos ». De son côté, l’opposition semble tétanisée par cette prise de position du président français, et sa déception est à la dimension des espoirs qu’elle avait placés en cette réaction.

Cette situation rend compte d’un fait : les ivoiriens, qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition ont intériorisé et accepté, le fait que leur président n’est légitime et son pouvoir légal, que lorsqu’il est adoubé par la France. Ces ivoiriens des deux bords, ne ressentent ni honte, ni gêne que la France intervienne dans les affaires intérieures de leur pays et soit celle qui leur donne par procuration la légitimité de leur président, en lieu et place du peuple.

Un peuple fier, orgueilleux et digne ne saurait s’accommoder d’une telle humiliation et d’une telle soumission !Soixante (60) ans d’indépendance et le bateau ivoire n’a guère quitté le port de Marseille !Soixante (60) ans de navigation, et le bateau ivoire est incapable de s’éloigner des côtes françaises et prendre la haute mer !Soixante (60) ans d’indépendance et les ivoiriens en sont toujours à attendre de la France, les grandes décisions qui engagent la vie de leur nation.

Vraiment désespérant !On comprend alors, l’hésitation qui étreint l’opposition quant à la stratégie réelle à adopter pour la poursuite de la lutte sur le terrain. Elle semble attendre l’approbation de « la communauté internationale » et surtout de la France.

Mais les états n’ont pas d’amis, ils ont des intérêts. Et ces intérêts commandent que ces grandes nations de la « communauté internationale » soutiennent les pouvoirs qui sont à même de les défendre, au besoin contre leur propre peuple.

C’est le lieu de rappeler au peuple ivoirien, qu’il tient son destin entre les mains. Il est illusoire de penser que le salut viendra de l’extérieur. Si par son engagement et ses actions, il réussit à faire reculer le pouvoir RHDP, l’extérieur ne pourra que prendre acte. Les exemples du Burkina Faso et du Mali sont là pour l’attester. Il y a certes eu un matin, il y aura assurément un soir et l’ivraie sera séparée du vrai.

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