Laurent Gbagbo a pris part le lundi 17 octobre 2022 à la session extraordinaire du secrétariat général du PPA-CI où il a demandé la libération de Pulcherie Gbalet.

Et puis il y a les libertés. J’avais parlé de Pulcherie Gbalet, une dame que je n’ai jamais rencontré personnellement, avec qui je n’ai pas discuté, mais qui est encore en prison. Pourquoi ? Il faut poser des questions et chercher à obtenir des réponses. Pourquoi cette dame est encore en prison ? Une dame qui milite parce que la vie est chère, pourquoi est-elle encore en prison ?

Quand une personne est mise en prison et qu’on ne donne pas des justifications claires, il y a quelque chose qui est louche. La prison n’est pas une réponse politique à un problème politique posé. Non, moi j’ai été président pendant 10 ans, qui est-ce que j’ai mis en prison ? Qui ? Parce que c’est là le problème.

Vous arrêtez quelqu’un et vous le mettez en prison, pourquoi ? Parce que vous n’êtes pas d’accord ? Dans la vie, quand vous marchez à Abidjan, les gens avec qui vous n’êtes pas d’accord sont nombreux…

Rires…Donc ce sont pour des choses comme ça, qu’on fait la politique. Pour améliorer l’existence des êtres humains. Il y a toujours quelques gens qui sont courageux, qui sont devant. C’est notre cas, nous sommes devant mais ça ne veut pas dire que nous sommes plus justes que les autres.

Mais au moins nous parlons plus que les autres. Et on est pas d’accord quand on met les gens en prison comme ça. Et on le dit. Beaucoup sont d’accord avec nous mais qui ne le disent pas. Quelques fois nous passons pour des héros et des braves. Mais on dit non, il ne faut pas mettre les gens en prison.

Depuis que je suis venu, sortant de prison, moi-même, je demande qu’on libère les prisonniers. C’est logique parce que je sais que la prison n’est pas bonne. D’où je viens, je sais que ce n’est pas bon.

Donc je ne veux pas que quelqu’un soit dans les conditions qui ne sont pas bonnes. Mais je semble ne pas être trop entendu. C’est vrai qu’on a libéré Abehi et Vagba, ils sont deux, on avait libéré quelques civils aussi, mais il faut que notre Parti soit, sur ce point, un pôle de libertés aussi.

Nous devons réclamer, sans cesse, la libération de ceux qui sont en prison pour des raisons politiques. Au temps de Périclès, les grecs ont formalisé le débat politique, c’est à dire les chaînes de contradictions, c’est à dire l’exposé des contradictions.

C’est ce qu’ils ont appelé la démocratie. Mais si des gens qui ont vécu dans la nuit noire des dictatures, arrivent à un moment où ils décident de créer la démocratie, c’est à dire qu’il faut qu’on expose publiquement nos contradictions, sans que pour autant quelqu’un d’entre nous encourt des peines, c’est qu’ils ont réfléchi. Et ça a quitté la Grèce, ça atteint Rome. Rome, la capitale du monde à l’époque.

Et ça continue jusqu’aujourd’hui. Ça a atteint le monde entier, c’est qu’il y a du bon dedans. Comment ça se fait que nous, les africains, disons que ce n’est pas bon, alors que les autres avancent avec ça ? Alors réfléchissons un peu.

A part deux ou trois pays, les pays les plus puissants du monde exposent leurs contradictions. Et c’est sur ce continent ici , dès que tu ouvres la bouche, on te met en prison. Pardon, ayons honte. Donc je m’inscris toujours en faux contre cette idée d’étouffement des libertés.

Moi, à force d’étouffer mes libertés, on m’a rendu grand et célèbre. Mais je dis que je ne suis pas d’accord. Tu m’arrêtes, tu me mets en prison, mais je continue de dire là-bas que je ne suis pas d’accord. Mais tu vas faire quoi ?

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