La transition malienne ira-t-elle à son terme comme le souhaitent bien de personnes ? Pas évident, tant les menaces d'assassinat du chef de la junte Assimi Goita ou de déstabilisation de l'ensemble du gouvernement se font de plus en plus précises. En tout cas, depuis la suspension définitive de France 24 et RFI en avril dernier et la récente dénonciation par Bamako des Accords militaires qui liaient le Mali à la France, les autorités françaises ne font plus preuve de retenue. Elles n'ont que la menace, rien que la menace régulièrement à la bouche.
Ainsi, après Emmanuel Macron et le ministre des Affaires Étrangères Jean Yves LeDrian qui ne ratent aucune occasion pour tenir des propos outrageants ou peu diplomatiques vis-à-vis des autorités maliennes, c'est au tour du Sénateur Christian Cambon de se montrer prolixe sur ce qui se trame contre Assimi Goita et la junte au pouvoir à Bamako. Invité en effet hier lundi 9 mai sur le plateau de la chaîne de télévision Parlementaire "Public Sénat", Christian Cambon, par ailleurs, président de la Commission des Affaires Étrangères et de la Défense n'est pas passé par quatre chemins pour révéler le sort qui est réservé au Mali après avoir rompu les Accords militaires qui le liaient à la France.
" La junte issue du coup d'État a dénoncé la totalité des Accords militaires qui unissaient le Mali. Cette rupture des Accords repose sur des raisons stupides ", s'est-il attaqué, sans gants, aux autorités maliennes. Avant de se montrer plus incisif et direct. " Je pense que le Mali payera très cher le fait de s'être séparé de manière aussi violentes des forces françaises qui, pendant huit ans, ont assuré la souveraineté du pays ", a conclu, le Sénateur Christian Cambon non sans avoir dénoncé au passage et de façon véhémente, la suspension définitive de France 24 et de Rfi sur le sol malien.
On le voit, la menace est réelle. Elle est d'autant plus visible que la junte militaire au pouvoir a accusé récemment la France d'espionnage de son dispositif militaire. Doit-on, pour autant, s'attendre au pire, c'est-à-dire, à une invasion de l'armée française au Mali ? Croisons les doigts. Tout simplement.
P. L