S’il y a une sagacité qui a défrayé la chronique et continue encore d’alimenter les débats au sein du parti d’Alassane Ouattara, c’est bien la bataille que se livrent Adama Bictogo et Amadou Soumahoro pour le contrôle de la présidence de l’Assemblée nationale.

La lutte entre les deux personnalités du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) commence dès le lendemain des législatives de mars 2021. Annoncé sur le départ de la direction exécutif du parti présidentiel dans le cadre de la restructuration de celui-ci, le député d’Agboville vise le perchoir de la deuxième chambre du Parlement surtout comme récompense de l’énergie dépensée dans la « lutte » pour garantir à Alassane Ouattara son troisième mandat.

Amadou Soumahoro qui assure la présidence de l’institution depuis la démission de Guillaume Soro n’entend pas céder facilement son siège à son camarade de parti. Un duel s’engage entre les deux hommes à travers les sorties de leurs hommes dans les médias proches de leur parti. Il faudra une intervention du président de la République pour ramener le calme en confirmant le député de Séguéla à la tête de L’Assemblée nationale.

Quant à l’homme d’affaires proche du couple présidentiel, il est prié de se contenter d’un poste de vice-président avec des pouvoirs élargis. Avec la position qu’il occupe au sein du parti présidentiel, Adama Bictogo ne se voit pas comme un vice-président parmi tant d’autres. Il se taille un costume de premier vice-président de l’Assemblée nationale.

Ce qui n’est pas inscrit dans les textes de l’institution. Ce qui ne manque pas de soulever des désapprobations dans son propre parti. Touré Alpha Yaya, député de Gbon, dans une sortie sur sa page Facebook, a rappelé au cadre de son parti que les textes de l’institution ne font pas de distinction entre les vice-présidents.

Ceci pour signifier à ce dernier qu’il a la même qualité que les quatre autres vice-présidents, dont Georges Armand Ouégnin du PPA-CI de Laurent Gbagbo. Alors qu’on pensait, le calme revenu après le torrent crée par cette guerre interne pour le fauteuil de la présidence de l’Assemblée nationale, un évènement est venu remettre à jour cette querelle fratricide entre les deux élus du parti au pouvoir.

Amadou Soumahoro, selon plusieurs sources, est en Turquie pour raison de santé. Il faut le dire, depuis l’année dernière, c’est devenu plus que fréquent de voir celui que ses intimes appellent Tchomba, se rendre au pays d’Erdogan pour raison sanitaire.

Pour ne pas laisser le « Tabouret » vide, Tchomba a dû confier l’intérim au député d’Agboville. C’est ce qui ressort des informations officielles. Ce qui serait la vérité, on l’apprend de Jeune Afrique, c’est qu’Alassane Ouattara himself serait intervenu pour qu’il consente à laisser Adama Bictogo occuper son « tabouret » pendant son absence. L’un des proches du député de Séguéla nous a confié que ce dernier et son entourage sentent trop le député d’Agboville intéressé par la présidence de l’Assemblée nationale.

Cette tension pour le contrôle de la chambre basse du Parlement ne fait qu’accentuer l’inimitié entre Amadou Soumahoro, membre-fondateur du défunt Rassemblement des républicains (RDR) au profit du Rhdp qui a propulsé son vis-à-vis à un poste hautement stratégique qu’est celui de directeur exécutif. Malgré sa santé que l’on dit pas au beau fixe, le cadre du Worodougou n’entend pas baisser la garde devant son rival qui, visiblement, n’a pas encore abandonné son ambition de « commander » l’Assemblée nationale.

Générations Nouvelles

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