Je n’ai pas encore toutes les clés de l’arrestation de l’aide de camp du fils rebelle de ton Camarade. J’avance avec précautions sur le dossier. Mes quiconque dans le milieu sécuritaire donnent les informations à doses homéopathiques. Mais de nombreuses questions demeurent sans réponses… En dehors de toute communication officielle.
L’information est tombée dans les inbox, le mercredi 4 mai 2021. C’est un contact dans un pays voisin, généralement bien informé qui donne l’alerte: « URGENT: arrestation en Côte d’Ivoire du Commandant Abdoulaye Fofana, aide de camp de Guillaume Soro. Il était sous le coup d’un mandat international, pour «port illégal de costume et d’insigne militaire et de trouble à l’ordre public».
Les premières informations recueillies confirment l’information. Sans plus. Chacun y va de son grain de sel. L’homme a été noyauté depuis le début par les services ivoiriens, les Grandes oreilles. Il a été mis en confiance. Rassuré, selon mes informations, par ses interlocuteurs, de ce que toutes les dispositions étaient désormais réunies pour « le renversement des institutions. Il est entré pour superviser l’opération, sous une fausse identité. ». Naturellement, il était sous contrôle et il a été cueilli.
Des indiscrétions des proches de l’ancien président de l’Assemblée nationale indiquent que le soldat avait rompu tout lien avec son ex-patron depuis quelques mois. « Ils n’ont plus de contact ».
« Le Vieux a trop investi dans le renseignement », me signale un quiconque averti. C’est de ton Camarade, on parle hein. Ce n’est que pure logique en fait. On ne peut pas diriger la Côte d’Ivoire, entouré par plusieurs pays secoués par les coups d’Etat, sous la menace permanente des terroristes et se laisser surprendre. « La police ivoirienne a évolué. Elle a aujourd’hui les moyens et les hommes pour anticiper, réagir, assurer la sécurité des citoyens », rassure un responsable sécuritaire. « Si on ne te fait rien, on ne te dit rien, c’est qu’on a rien à te reprocher. », ajoute mon interlocuteur.
En vérité, soyons clairs dans ce pays: nous avons tout connu. Concepts mal compris, tensions, haine, coups d’Etat, rébellion, « bombes démocratiques »… Nous devons faire un choix clair entre Démocratie, même balbutiante et violence politique. Moi, j’encourage les acteurs politiques à faire le choix de la Démocratie. La marche est longue, harassante, étouffante parfois. Elle a le mérite de construire pierre par pierre, la conscience nationale dans la contradiction forte et permanente. Nous devons choisir d’avancer ensemble, intelligemment, dans le respect des engagements, de la constitution comme des lions ou mourir bêtement comme des moutons. Il faut sortir des logiques des coups d’Etat.
Le Vieux, cette fois, le Père fondateur disait, « c’est quoi, 40 ans dans la vie d’une nation. Les seuls problèmes difficiles à régler, sont les problèmes d’amour propre. ». D’aucuns disent, « la patience est un chemin d’or. ».
Je note d’ailleurs que les principaux partis politiques se mettent en mouvement sur le terrain. Remobilisation des troupes, installations des structures d’encadrement, préparation des futures batailles électorales. Le terrain fait le chef. Et chaque parti politique essaie de mesurer ses forces.