Le président français, Emmanuel Macron, a soutenu que son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, « s’est retrouvé dans une situation exceptionnelle » qui l’a amené se représenter pour un troisième mandat jugé « illégal et anticonstitutionnel » par l’opposition, qui a appelé au boycott actif du scrutin présidentiel du 31 octobre dernier, dans une interview accordée à Jeune Afrique, parue ce vendredi.
« Le président Ouattara s’est clairement exprimé en mars pour dire qu’il ne ferait pas de troisième mandat. Je l’ai tout de suite salué. Un candidat avait été désigné pour lui succéder : le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly. Mais à quelques semaines de l’échéance, il s’est retrouvé dans une situation exceptionnelle avec le décès de ce dernier. Je peux vous dire, de manière sincère, qu’il ne voulait pas se représenter pour un troisième mandat », a-t-il dit.
En mars dernier Alassane Ouattara a dit son intention de ne pas vouloir briguer un troisième mandat. Puis a désigné Amadou Gon Coulibaly qui est décédé en juillet.
Pour Emmanuel Macron : « Je lui ai dit ce que je pensais et j’ai entendu ses arguments et son inquiétude pour la stabilité du pays. Il a considéré qu’il était de son devoir d’y aller et qu’il ne pouvait reporter l’élection ».
Officiellement, l’annonce de la candidature de M. Ouattara pour un troisième mandat en août jusqu’ aux élections et l’appel à la désobéissance civile et au boycott de la présidentielle ont fait 85 morts, 484 blessés et de nombreux dégâts matériels.
« Il est maintenant de sa responsabilité d’œuvrer pour la réconciliation, de faire les gestes, d’ici aux élections législatives, pour pacifier son pays. Il est parfaitement conscient des tensions actuelles qui ont causé la mort de plus de 80 personnes », a renchérit le chef de l’exécutif français.
Alassane Ouattara a été réélu pour un troisième mandat avec 94,27% des voix et un taux de participation de 53,9%. Une élection que « ne reconnait » pas l’opposition ivoirienne.