Le chef de l’Etat ivoirien a failli à son serment. Il mérite d’être traduit devant la Haute Cour de Justice pour haute trahison. «Je promets de protéger la Constitution et veiller à son application. Que le peuple me retire sa confiance si je trahis», a dit le président Alassane Ouattara par deux fois, en 2011 et en 2015.

Contre toute attente, il projette de faire un 3e mandat et pourquoi pas un 4e mandat, en violation flagrante de la Constitution qu’il a juré de protéger. Alors pour tenter de se dérober aux poursuites du fait de la haute trahison, il manipule l’opinion. Pour fuir le débat sur l’anti-constitutionnalité de son projet qui a fait déjà des morts, il prétexte que c’est un faux débat.

« Je ne rentre pas dans ce faux débat de la Constitution, qui d’autre connaît mieux cette Constitution que moi ? », a déclaré le chef de l’Etat Alassane Ouattara qui recevait, ce lundi 17 août, une délégation des Régions de l’Est et du Sud de la Côte d’Ivoire notamment du Sud-comoé, de l’Agneby Tiassa, des Grand Ponts, de La Mé, de l’Indenier Djuablin, du Moronou, du Lôh-Djiboua, du Gbôklê, de San-pédro et du District d’Abidjan.

Pour encore tenter de convaincre les populations et l’opinion dressées contre lui, la parade est toute trouvée. Il n’a pas de successeur dans son parti le RHDP unifié. Alors que même dans les royautés, les successeurs sont connus sur plusieurs générations. Mais lui, voulant partir sans vraiment partir, n’a préparé qu’un seul en la personne de Amadou Gon Coulibaly, décédé en plein conseil des ministres le mercredi 8 juillet 2020.  » Si les uns et les autres savaient combien d’années il m’a fallu pour préparer Amadou Gon. On ne peut pas préparer un successeur en quatre (4) semaines ou en deux (2) ou trois (3) mois donc c’est un sacrifice que je fais. », a précisé Alassane Ouattara.

Cependant, le président du RHDP unifié se prend pour un ‘’dieu’’ immortel et irremplaçable. Et que c’est sa vision et sa compréhension des textes de la Constitution qui doivent gouverner aux visions et compréhensions d’experts en droit constitutionnel, tels que Pr Ouraga Obou, Pr Martin Bléou, Pr Francis Wodié et autres.

« Chacun a son point de vue de la constitution, c’est le peuple qui a voté la Constitution, si on est démocrate, laissons le peuple choisir le 31 octobre », a-t-il rappelé. Or donc, l’ex-DGA du Fonds monétaire international (FMI) avait, depuis le début, une claire-obscure idée derrière la tête : Se maintenir au pouvoir quoi qu’il en coûte au peuple ivoirien. Il s’est non seulement accaparé la Commission électorale indépendante (CEI) qui organise les élections, mais il contrôle le Conseil constitutionnel (CC) qui valide les candidatures et les résultats des élections.

Alors qu’il savait que son projet de 3e mandat allait créer des manifestations et sans doute des violences, il essaie de distraire l’opinion. ‘’Je lance un appel à l’apaisement, la Côte d’Ivoire a connu neuf années de paix relative malgré quelques soubresauts. Je veux que cette paix continue jusqu’aux élections et après », a déclaré le chef de l’Etat. Puis de conclure dans une manipulation sans pareille. «On n’a pas besoin de jeter les Ivoiriens dans les rues et les amener détruire les biens des uns et des autres», a-t-il dit. Et pourtant, personne n’a jeté personne dans les rues.

C’est la société civile, soutenue par les populations et des partis politiques de l’opposition qui se sont levés spontanément pour contester le projet de 3e mandat. Et, les manifestations étaient pacifiques jusqu’à ce que ses hommes convoient des microbes attaquer les manifestants et faire des morts et des blessés. Et les preuves sont là. Du dilatoire inutile.

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