Plusieurs publications sur les réseaux sociaux affirment mordicus que le candidat Kouadio Konan Bertin dit KKB, aurait reçu de l’argent du pouvoir pour se présenter à l’élection présidentielle, afin de diviser les voix de l’électorat akan et de l’électorat PDCI. Chris Yapi a enquêté sur la question. Voici les révélations telles que recoupées et vérifiées.

En réalité, depuis plusieurs années, KKB vivote, ne disposant pas d’une activité stable ou d’un emploi salarié. Ce militant du PDCI, qui passe sa vie à se déchirer, puis à se réconcilier avec son parti d’origine, n’est pas homme à se laisser ronger par la misère.

Il a donc entrepris de se rapprocher notoirement d’Hamed Bakayoko, le Premier ministre, qui était l’un de ses aînés du MEECI à l’Université. Ayant réussi à plaider sa cause auprès de ce dernier, il reçoit depuis des années quelques subsides juste suffisants pour qu’il ne meure pas de faim, mais pas assez pour qu’il ait une vraie autonomie et une véritable indépendance financière. Hamed Bakayoko, cynique à souhait, connaît bien KKB. Il sait qu’il est important de continuer à le tenir en laisse par l’argent et de le faire languir, pour s’assurer une certaine fidélité de sa part. Il faut également signaler au passage que depuis bien longtemps, KKB négocie avec insistance, auprès d’Hamed Bakakoyo, son entrée au gouvernement. Il explique tout l’intérêt que le RHDP et le président Ouattara auraient à avoir dans son écurie un jeune cadre baoulé, né et nourri au PDCI. Son mentor Hambak a bien tenté de plaider la cause de KKB auprès du président, mais sans succès jusqu’à présent.

Alors, dans la perspective de l’élection présidentielle, Hamed Bakayoko a proposé au président-candidat de laisser KKB se présenter contre lui, en assurant qu’il avait la maîtrise et le contrôle total de l’individu. C’est donc à sa demande que KKB est candidat. Dans son projet de captation du pouvoir d’État, le Président Alassane Ouattara y a vu une aubaine et a donné son aval. Il a spécialement confié à son premier ministre la gestion du dossier KKB et l’a mis en garde contre une éventuelle trahison de son poulain.

Cette fois, KKB a senti qu’il tenait le bon bout. Qu’il pouvait définitivement quitter sa situation sociale précaire et se faire un pactole avec lequel il regarderait l’avenir avec plus de sérénité. Il a accepté rapidement la proposition d’Hamed Bakayoko et s’est mis à chiffrer le coût de sa participation à ce scrutin. Une facture de plusieurs milliards a été présentée à Hambak pour être acheminée au président Ouattara. Au vu des montants réclamés, le président a piqué une colère bleue et a refusé tout net, considérant que c’était bien excessif et assez prétentieux. Un arbitrage entre le premier ministre et le Président Ouattara a permis de fixer le montant des fonds à mettre à la disposition de KKB. 

Finalement, un plancher de 300 millions de FCFA et un plafond de 500 millions de FCFA ont été décidés comme fonds pouvant être mis à la disposition de l’intéressé pour sa campagne. Mais, Alassane Ouattara et Hamed Bakayoko sont très malins. Ils ne connaissent que trop bien KKB. Ils n’ont pas entièrement et définitivement confiance en lui. Le sachant imprévisible, capable de tous les revirements, ils ont décidé de ne pas lui verser la totalité de la somme d’un seul coup.

Hamed Bakayoko n’a fait que lui remettre une dizaine de millions pour commencer sa précampagne. Il est prévu de lui remettre une importante partie de la somme promise le 15 octobre 2020, jour de démarrage de la campagne. Le reste du montant décidé lui sera remis le 25 octobre prochain. Ils espèrent ainsi le tenir pour ne pas qu’il les trahisse au dernier moment, après avoir encaissé son argent.

KKB est donc pour l’instant au stade des promesses d’Alassane Ouattara et d’Hamed Bakayoko. Lui qui espérait s’en tirer avec plusieurs milliards dans son compte, risque d’être Gros-Jean comme devant.

CHRIS YAPI NE MENT PAS.

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