L’Opposition ivoirienne a appelé ce 15 octobre 2020, à une boycott actif de la présidentielle contre la candidature de Ouattara.
La candidature de M. Ouattara a provoqué des manifestations meurtrières, faisant craindre une escalade de la violence, dix ans après la crise née de la présidentielle de 2010, qui avait fait 3.000 morts.
Ouattara « laisse la place » –
Le 5 mars 2020, le président Ouattara, au pouvoir depuis 2011 et qui entretenait depuis des mois le mystère sur son éventuelle candidature à un 3e mandat, annonce qu’il ne se présentera pas à la présidentielle, afin de « laisser la place aux jeunes générations ».
Gon Coulibaly adoubé –
Mi-mars, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly est désigné candidat à la présidentielle par le parti du président, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP)
Mort soudaine de Gon Coulibaly –
Le 8 juillet, M. Coulibaly décède, une semaine après son retour de France où il avait été hospitalisé deux mois pour problèmes cardiaques, plongeant le pays dans l’incertitude.
Ouattara finalement candidat –
Le 6 août, Alassane Ouattara annonce finalement briguer un 3e mandat, invoquant un « cas de force majeure ».
L’opposition lui conteste le droit de se représenter en vertu de la Constitution qui n’autorise que deux mandats, mais le président estime que la nouvelle loi fondamentale adoptée en 2016 a remis le compteur des mandats à zéro.
L’annonce de sa candidature provoque des manifestations qui dégénèrent, faisant une quinzaine de morts. Le 22, le président Ouattara est officiellement investi par son parti.
Gbagbo, Soro et Bédié candidats –
Le 3 septembre, la commission électorale indépendante indique avoir reçu 44 dossiers de candidature, dont ceux de l’ancien président Laurent Gbagbo et de l’ex-chef rebelle et ancien Premier ministre Guillaume Soro.
Le 6 septembre, Guillaume Soro, ainsi que deux autres candidats, l’ex-président Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan (Premier ministre sous Laurent Gbagbo), déposent des requêtes auprès du Conseil constitutionnel pour faire invalider la candidature d’Alassane Ouattara.
Le 12, Henri Konan Bédié appelle à l’union de l’opposition lors d’un meeting qui rassemble plusieurs dizaines de milliers de militants.
La candidature de Ouattara acceptée –
Le 14, des manifestations et marches contre la candidature de M. Ouattara dégénèrent en affrontements avec les forces de l’ordre dans plusieurs villes du pays.
Le Conseil constitutionnel valide la candidature du président Ouattara et rejette 40 des 44 candidatures dont celles de Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro.
Outre la candidature de M. Ouattara, ont été acceptées celles d’Henri Konan Bédié, de Pascal Affi Nguessan et du député Kouadio Konan Bertin, dissident du parti de M. Bédié.
L’opposition s’unit –
Le 17, Guillaume Soro affirme se maintenir dans la course de manière « irrévocable » et appelle l’opposition à s’unir.
Le 20, Henri Konan Bédié appelle à la « désobéissance civile », rejoint deux jours plus tard par Pascal Affi N’Guessan.
L’opposition tient un premier grand meeting devant plusieurs dizaines de milliers de personnes à Abidjan le 10 octobre, pour présenter un front uni contre Alassane Ouattara.
Le 15, Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan appellent ensemble au « boycott actif » du « processus électoral ».