Après l’épisode de la contestation du troisième mandat inconstitutionnel d’Alassane Ouattara, Guillaume Soro a pris rarement la parole publiquement ces derniers mois. Le président de Générations et peuples solidaires (GPS) ne s’ennuie pas pour autant.

Sa parole est rare et son silence fait peur. Disait un militant de Générations et peuples solidaires (GPS) pour décrire l’énigme que représente Guillaume Kigbafori Soro. D’ailleurs, au cours de l’interview qu’il avait accordée à votre quotidien Générations Nouvelles en février dernier, interrogé sur son silence, Guillaume Soro avait répondu : « Je le (discret) suis parce que quand ce que vous avez à dire n’est pas plus beau que le silence, on se tait ! Plus sérieusement, après la rude bataille menée contre le 3e mandat, j’ai consacré mon temps à la réflexion prospective et la rédaction du cadre stratégique et d’orientation de GPS 2021-2025. Et cela prend du temps ».

UN SILENCE QUI DERANGE

Derrière ce grand silence du président de GPS, que des cyberactivistes du Rhdp en manque d’information assimilent à un prétendu isolement du ‘’leader générationnel’’, se cache donc un grand travail de structuration de son mouvement qu’il coordonne. Une structuration qui donne lieu à de nombreuses réunions et missions quotidiennes de ses équipes aussi bien en Europe que sur le territoire ivoirien. Guillaume Soro est donc au travail pour la conquête du pouvoir d’Etat en vue d’apporter un mieux-être aux Ivoiriens qui en ont abondamment besoin.

L’HEURE A LA REFLEXION

Souvenez-vous, il a exhorté ses troupes à travailler à la fusion des partis et mouvements affiliés se reconnaissant en lui. Aussitôt ce projet annoncé qu’il a rencontré l’adhésion de l’écrasante majorité des partis et mouvements affiliés à GPS. Sur le terrain, chaque week-end, des équipes sillonnent l’ensemble du territoire national en vue de préparer les partisans de l’ancien député de Ferké à aborder ce cap décisif avec plus de sérénité.

Des missions d’explication et d’information conduites par la coordinatrice de la Délégation GPS Côte d’Ivoire, la caravane de la Coordination des mouvements et associations de soutien à Guillaume Kigbafori Soro, des assises de la jeunesse soroïste, jusqu’aux rencontres périodiques des coordinations locales, tout est mis en œuvre pour réussir cette fusion et faire de Générations et peuples solidaires la première force politique de la Côte d’Ivoire.

Depuis son exil, Guillaume Soro suit toutes ces actions dont les comptes rendus lui sont faits régulièrement. Il a d’ailleurs annoncé la tenue de plusieurs séminaires pour préparer les uns et les autres à aller à l’unification avec plus de sérénité et de certitudes. « L’objectif est de regrouper tous ceux qui ont un dénominateur commun. Au lieu de nous disperser et de demeurer dans une sorte de désordre et de cacophonie, j’ai demandé, au nom de ce que l’union fait la force, de nous rassembler », expliquait-il.

Aux nostalgiques de l’époque du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI) qui attendent un Guillaume Soro virulent, l’homme sert la sagesse du vieux soldat cinquantenaire qui sait se retirer. Dans le calme et le silence, le leader de GPS travaille à la réussite de son projet qui est de faire la politique autrement.

« C’EST L’HEURE DE LA DESILLUSION POUR CEUX QUI AVAIENT CRU A L’EMERGENCE »

« Déjà parce que nous sommes nouveaux sur la scène et évidemment ne sommes pas identiques aux autres. Ce qui se fait actuellement a échoué à amener la Côte d’Ivoire à l’émergence et pourtant promise. C’est l’heure de la désillusion pour ceux qui y avaient cru. En ce sens, notre projet de société est totalement différent. Il est créatif et innovant », avait-t-il annoncé. L’ancien Premier ministre est donc occupé à structurer GPS, mais aussi à peaufiner son projet de société, et un programme de gouvernement adaptés aux attentes du peuple ivoirien.

Il s’agit de « réaliser le développement intégral et harmonieux de la Côte d’Ivoire par la méthode du développement endocentré et écologique, qui consistera à comprendre par l’écoute des Ivoiriens, la nature profonde de leurs problèmes réels; élaborer par la démocratie participative, les solutions aux problèmes Ivoiriens avec les Ivoiriens eux-mêmes; impliquer les Ivoiriens dans la mise en œuvre des actions d’amélioration de leurs conditions de vie; instaurer une culture de l’auto-évaluation parmi nos populations afin de sauvegarder dans toutes les actions menées, l’environnement de nos vies ».

 BATIR UNE CÔTE D’IVOIRE NOUVELLE

Une future gouvernance dont il a donné un aperçu lors de ses visites de terrain en 2019 dans le Hambol et dans le Gbêkê. Elle repose sur une proximité avec les populations, toucher et comprendre leurs réalités quotidiennes, et apporter des réponses subséquentes. A côté de ce modèle du développement fait avec et pour le peuple, l’ancien SG des ex-Forces Nouvelles met aussi un point d’honneur à la reconstruction d’une nation unie et réconciliée, gage d’un développement durable. A cet effet, il veut « bâtir une véritable nation ivoirienne au-delà des particularismes communautaires akan, krou, gour et mandé, à travers et au-delà de la diversité religieuse, du pluralisme idéologique ou des contrastes régionaux.

Et pour cela, éduquer, valoriser, juridiciser et promouvoir une citoyenneté ivoirienne réellement républicaine, à l’abri de toute récupération politicienne en vertu de l’indépendance de la justice et du respect de la Charte des droits et devoirs des citoyennes et citoyens de ce pays, sans discrimination aucune. Ce qui nous impose, de surcroît et concomitamment, la réussite du processus actuellement retardé du pardon et de la réconciliation inter-ivoiriens », avait-il annoncé aux Ivoiriens en mai 2019 depuis Katiola.

C’était au terme d’un conclave du Comité Politique qu’il a mis en place après sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale. Il n’en fallait pas plus pour que le régime d’Alassane Ouattara décide de tout mettre en œuvre pour l’empêcher d’être candidat à l’élection présidentielle de 2020. Ainsi des complots de tous genres ont-ils été inventés, puis la justice instrumentalisée pour le contraindre à l’exil et jeter arbitrairement en prison ses proches.

Malgré toute cette persécution, Guillaume Soro et ses partisans restent déterminés dans leur combat pour tourner la page Alassane Ouattara, et pour l’avènement d’une Côte d’Ivoire véritablement réconciliée et des Ivoiriens heureux. Voilà pourquoi l’ancien leader estudiantin perturbe permanemment le sommeil du pouvoir d’Abidjan qui a échoué à le soumettre. Il fait encore plus peur au Rhdp quand il devient silencieux.

Générations Nouvelles  

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