Moins en vue sur le terrain depuis un moment alors qu’il fait partie de responsables de mouvements proches du président de Générations et peuples solidaires (GPS) qui animaient régulièrement le terrain politique en vue de ratisser large pour accompagner Guillaume Soro dans sa course vers le palais présidentiel, Adams Bilé, le président des Volontaires pour le destin national (VDN) nous livre les raisons de son absence apparente du terrain politique. Dans cet entretien, le président des VDN explique pourquoi le pouvoir Ouattara travaille inconsciemment pour l’ancien président de l’Assemblée nationale.
Depuis un moment, on vous voit de moins en moins actifs comme vous l’avez été par le passé. On est tenté de se demander dès lors ce que deviennent les Volontaires pour le destin national (VDN).
Oui, c’est un constat. Mais les VDN continuent d’exister. Nous nous parlons, nous entretenons la flamme de notre engagement aux côtés de notre leader, Guillaume Kigbafori Soro, certainement avec moins de bruit que par le passé. Et cela pour plusieurs raisons. La première étant la répression brutale et injuste dont nous avons été victimes. Nous avons réadapté notre stratégie à cette nouvelle donne. La seconde raison tient compte du projet de fusion des mouvements affilés à Générations et peuples solidaires.
Étant donné que nous nous sommes déterminés clairement en faveur de cette idée de fusion en une seule entité forte, il était plus que judicieux pour nous de mettre en berne les actions solitaires pour aller dans le sens de cette fusion. En attendant que la fusion prenne forme, nous allons reprendre notre bâton de pèlerin et aller prêcher la Côte d’Ivoire que notre leader promet au monde entier.
Après les dernières orientations données par le président, nous sommes rentrés au laboratoire et nous travaillons en interne pour mieux réorganiser les choses. Je peux vous dire que très bientôt, vous verrez les Volontaires pour le destin national à l’œuvre.
Comment se passe la collaboration entre VDN et les autres mouvements proches de Générations et peuples solidaires et son président ?
La collaboration avec les autres mouvements se fait très bien. Partout où nous sommes représentés, nous travaillons en parfaite synergie avec les autres mouvements. Nous avons le même leader et travaillons pour le même objectif qui est la naissance d’une Côte d’Ivoire démocratique, juste et équitable avec le président Guillaume Kigbafori Soro. Il n’y a donc pas de raison que nous ne soyons pas en synergie avec les autres. Nous jouons dans la même équipe avec chacun dans un rôle précis. Chaque individualité joue pour le collectif.
Peut-on dire qu’il y a une démotivation chez les soroïstes depuis l’exil et la condamnation de votre leader à de lourdes peines de prison notamment les VDN qu’on voit de moins en moins sur le terrain ? Démotivation ?
Mais pas du tout. Bien au contraire, la répression contre notre leader et les cadres de GPS a raffermi et renforcé davantage notre conviction que nous sommes sur le bon chemin. Mais face à la répression qui se durcit (poursuite des emprisonnement, trahisons…), nous privilégions une stratégie plus intelligente pour ne pas se jeter dans la gueule du loup. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’aucune répression ne pourra enlever Guillaume Kigbafori Soro de nos cœurs. On peut maltraiter nos corps mais ce qui est enraciné dans nos cœurs, personne ne pourra nous l’enlever.
D’ailleurs, nous profitons de l’occasion que vous nous offrez pour apporter tout notre soutien au président Guillaume Kigbafori Soro qui est contraint injustement à l’exil, loin de sa terre natale ainsi qu’aux camarades qui sont en prison. Notamment, l’ambassadeur Soul To soul, le conseiller Traoré Mamadou, mon frère et ami président de EG72, Kader Doumbia et sans oublier les militaires de la garde du leader. Tout ce monde paye aujourd’hui le prix de la fidélité et de la dignité, des valeurs dont toute République normale ferait la promotion. Malheureusement, nous sommes en Côte d’Ivoire, où avoir de la dignité et être fidèle est devenu un crime. Nous leur disons que nous sommes de cœur avec eux. Tenez bon, un jour, il fera jour.
Avec du recul, trois ans après sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale et sa décision de ne pas adhérer au Rhdp, pensezvous que votre leader Guillaume Soro a pris la bonne décision ?
Nous pensons qu’il a pris la bonne décision. Comme il l’a lui-même dit, c’est le chemin de ses convictions. Nous sommes avec lui sur ce chemin. Voyez-vous, j’aime particulièrement cette formule que le président Guillaume Kigbafori Soro utilise souvent : « quelques fois, on rencontre son destin sur le chemin qu’on emprunte pour l’éviter ». Notre leader et nous, sommes sur le chemin de notre destinée et celle de la Côte d’Ivoire toute entière. Cette période difficile a été bénéfique en ce sens qu’elle a permis de savoir ceux qui étaient sincèrement engagés dans la lutte et ceux qui étaient là pour le sucre et le lait.
Peut-être nous avons certainement minimisé l’ampleur de l’adversité et le niveau de nocivité de ceux qui sont en face. Maintenant, nous savons à qui nous avons affaire. Nous n’avions certainement pas imaginé qu’ils franchiraient le seuil de l’impensable. Ils nous ont montré qu’ils n’ont aucune limite. Nous marchons désormais en conséquence. Ce que nous souhaitons, c’est qu’il tienne bon et que Dieu ne nous abandonne pas. Car, nous sommes convaincus que le combat pour la liberté, l’indépendance, la démocratie, mérite d’être mené.
Contraint à l’exil, condamné à 20 ans puis à la prison à vie, ses résidences toujours perquisitionnées, le nom de Guillaume Soro continue pourtant de drainer du monde. Comment expliquez-vous cela ?
On peut tenter de cacher la vérité sur un court temps mais jamais éternellement. Quand vous menez un combat noble comme celui que porte Guillaume Kigbafori Soro, Dieu et le temps deviennent tes meilleurs alliés. Dieu et le temps sont donc les meilleurs alliés de notre leader. Avec cette dernière mascarade, ceux qui avaient des doutes sur le complot contre Guillaume Kigbafori Soro ont la preuve que tout ce qui se fait depuis n’est que de la comédie mal ficelée. Sans le savoir, ils sont en train de travailler à réhabiliter notre leader et nous leur disons merci pour ça.
Malgré tout ce qui est fait, le nom de Guillaume Kigbafori Soro attire toujours, c’est bien la preuve qu’il mène le bon combat. Quand on est du côté du peuple, le peuple sait voir et juger par lui-même. à plus forte raison dans cette résidence depuis plusieurs années ? Ces résidences n’ont-elles pas été perquisitionnées à plusieurs reprises dans le passé sans que rien n’y soit trouvé ? Ceux qui ont pensé et exécuté cette comédie se sont plutôt ridiculisés aux yeux des Ivoiriens.
J’ai lu de nombreuses réactions des Ivoiriens sur les réseaux sociaux. J’avais juste pitié pour ceux qui ont fait ça devant la déculottée que leur donnait le peuple. Là où les Ivoiriens les attendaient, c’était de proposer des solutions contre la cherté de la vie. Ils ont tentés de se soustraire de cette obligation avec le nom de Guillaume Kigbafori Soro. Malheureusement pour eux, le peuple est vigilant. Cela n’émeut plus personne en Côte d’Ivoire. Désormais, plus personne ne les prendra au sérieux
Pensez-vous que le dialogue politique qui a pris fin le 5 mars dernier avec un rapport final a des chances de succès ?
J’ai beaucoup de réserves dessus parce que ce dialogue s’est tenu sur la base de l’exclusion de certains acteurs dont notre leader, alors qu’il aurait fallu qu’il soit inclusif. Toutefois, il s’est tenu et un rapport final a été fait. La balle est dans le camp du président de la République qui a toujours chanté la réconciliation.
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