Amadou Gon Coulibaly, le candidat désigné de la coalition au pouvoir en Côte d’Ivoire, Rhdp (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) n’est plus. Qui est le plan B ? Personne n’en sait ni plus ni moins sinon que le bruit court très fortement au sujet d’une probable candidature de Ouattara à l’élection présidentielle d’Octobre prochain.
Le président Alassane Ouattara est-il encore présidentiable ?La question d’un troisième mandat d’Alassane Ouattara se pose avec de plus en plus d’acuité. C’est dans la perspective de répondre à cette préoccupation que le Pr Martin Bléou, juriste émérite, a décidé d’éclairer la lanterne des Ivoiriens en passant en revue les conditions d’éligibilité énoncées par la Constitution pour voir si oui ou non, le président ivoirien peut prétendre à un autre mandat.
Son candidat Amadou Gon Coulibaly décédé, le RDHP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) n’a d’autre choix que de lui trouver un remplaçant, l’étoile qui va tenir les espoirs à bon port. Seulement, voilà, à moins de 100 jours des élections, cette tâche n’est pas toujours aisée.
Dans la précipitation oui, mais l’homme prodige qui saura faire l’unanimité et rassembler davantage le parti est où ? De plus en plus les réflexions portent sur ADO lui-même, pour être candidat à sa propre succession. Or, on n’oubliera pas, Ouattara au pouvoir depuis 2011 a solennellement déclaré un matin de jeudi 5 mars 2020, devant les parlementaires réunis en congrès : « Je vous annonce solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à la présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération. Je veux transférer le pouvoir d’un président démocratiquement élu à un autre pour la première fois de notre histoire ».
Qu’est-ce qu’il peut faire ? La Constitution de la troisième République lui permet-elle de se présenter en bonne et due forme pour un 3e mandat ? Alors que sa réponse à ces sollicitations est attendue pour la fin juillet, le Professeur Martin Bléou éclaircit d’ores et déjà les esprits.Dans une production sur le thème « À propos de la question de la limitation du nombre de mandats présidentiels en Côte d’Ivoire », le juriste constitutionnaliste a dans un premier temps rappelé le principe édicté par la défunte Constitution, en son article 35 alinéa 1 qui stipule « Le président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n’est rééligible qu’une fois. » Partant de cette loi, « en aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels », prévient le professeur.
Cependant, l’avènement de la Constitution de la troisième République marque-t-il un nouveau départ au point d’effacer pour compte les deux précédents mandats ? L’ancien ministre de la sécurité intérieure répond : « Le président de la République, qui a reçu deux mandats, l’un en 2010, et l’autre en 2015, aurait pu avoir le droit de briguer un troisième mandat, et même de se porter indéfiniment candidat à l’élection présidentielle, à une seule condition : celle de la suppression ou de l’abrogation ou, tout simplement, de la non-reconduction du principe de la limitation du nombre de mandats présidentiels par la Constitution du 08 novembre 2016.’
Téléchargez gratuitement et installez l’Application du lecourrierquotidien.com
en cliquant ici: lecourrierquotidien.apk
”Pourtant volontairement ou non, la Constitution du 08 novembre 2016 a tout simplement reconduit le principe de la limitation du nombre de mandats présidentiels en son article 55 alinéa 1er : « Le président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n’est rééligible qu’une fois. ».
Ainsi donc, « Cette circonstance donne de constater que le principe de la limitation du nombre de mandats présidentiels n’a pas cessé d’exister pour réapparaître par la suite. Ce principe existe donc de façon continue depuis l’entrée en vigueur de la Constitution du 1er août 2000. Il est en vigueur depuis 2000, sans rupture. »En d’autres termes, Quels que soient les appels de son parti à briguer un autre mandat, ou même les éventualités qui pourraient surgir, un troisième mandat du Président Alassane Ouattara serait anticonstitutionnel, selon le Professeur Bléou.