Selon Ahoua Don Mello interrogé par le quotidien ivoirien « Aujourd’hui », l’objectif du CNT est toujours d’actualité »
Monsieur DON MELLO comme tout militant du FPI, vous allez sûrement dire que la dernière décision du comité central s’impose à vous . Cela dit, est-il raisonnable d’aller aux législatives sous l’empire des lois pour lesquelles on a boycotté l’élection présidentielle du 31 Octobre ? Est-ce cohérent ?
C’est comme si vous me demandiez si c’est raisonnable de continuer la lutte ! Oui mais par d’autres moyens pacifiques, à savoir la bataille par les urnes. Tant que les moyens de lutte sont conformes à notre ligne, à savoir, la lutte pacifique pour la démocratie, le choix des urnes comme le choix de la rue restent des choix cohérents et d’ailleurs l’un n’exclut pas l’autre. C’est sous l’empire des lois qui limitent les libertés d’expression et de manifestation que nous avons engagé la bataille pour le boycott des élections présidentielles ; par conséquent l’existence des lois injustes n’arrête pas la lutte mais elle la justifie.
Est-ce que tout doucement, l’opposition n’est-elle pas en train de rentrer dans les rangs après la dissolution du CNT ?
Le CNT a atteint ses limites mais l’objectif du CNT est toujours d’actualité car nous avons acquis le multipartisme depuis 1990 avec un important flux de démocratie sous Laurent GBAGBO et un grand reflux sous M. Ouattara. Nous avons donc reculé et jusqu’aujourd’hui nous avons le multipartisme mais pas la démocratie.
Il y a une grande différence car la démocratie à savoir la participation de tous au développement du pays aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé est encore loin du rattrapage ethnique qui donne un monopole tribal à l’emploi public et privé. Aujourd’hui être opposant c’est être exclus de tous les secteurs d’activités ; c’est la caractéristique fondamentale d’une société multipartisane non encore démocratique.
Le passage du multipartisme à la démocratie à savoir le passage du pouvoir des partis par les partis et pour les partis, au pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple ne peut s’opérer que par une transition qui remodèle les institutions et les lois de la République pour permettre la participation de tous les talents au processus du développement ; indépendamment de l’origine ethnique, partisane ou religieuse. Nous sommes donc toujours dans les rangs de la bataille pour la démocratie.