Alain Lobognon, incarcéré depuis le 23 décembre 2019 a adressé un message à la classe politique ivoirienne ce 30 octobre 2020.

Depuis le 7 août 2020 notre jeune République a 60 ans et nous sommes entrés dans une séquence politique bien funeste. Nous assistons tristement de part et d’autre des acteurs politiques à une multiplication de mots belliqueux, grossiers et à une montée de « testostérone » comme si cela pouvait faire de nos politiques des « hommes » avec grand H.

Qu’ils sont valeureux nos hommes politiques d’aujourd’hui ! Nos pères fondateurs doivent bien rire de nos pitreries.

Ces temps troubles aujourd’hui ne font que tuer le grand dessein qui est la construction d’une jeune nation enracinée dans les valeurs démocratiques dont la liberté d’expression n’est plus qu’une chimère.

Les hommes politiques, en nous parlant sans discontinuer de leur projet de société qu’ils ont pour la Côte d’Ivoire, nous attachent aux chaines invisibles des petites querelles dont ils sont les seuls attributaires des dividendes.

Nous rêvons tous de ces hommes et de ces femmes qui feront de la Côte d’Ivoire la grande nation dont jadis ont rêvé nos pères fondateurs.

Cette nation que tout Homme de bien souhaite voir pour les générations futures. Le dessein d’une Côte d’Ivoire forte d’Institutions sûres et garantissant, vraiment, à chacun de nous un égal accès à ce qui fait un Homme.

Une Administration fière de sa compétence et de servir la grandeur de son pays. Une République où la Justice ne pourrait être soupçonnée de parti-pris dont le seul mérite serait la possession d’une vertu au service unique de l’Équité.

La République ne connaît pas la filiation ni le paternalisme. En République, il n’existe aucun héritage à léguer à un tiers car la nation appartient au peuple et non à une famille ou un groupe de personnes.

Elle ne connait que la Méritocratie et l’Ecole Républicaine. La République est bâtie sur la Loi Fondamentale qu’est sa Constitution.

La République de Côte d’Ivoire se porterait aujourd’hui très bien si au sommet de l’Etat, l’on se contentait de ne pas modifier la Constitution en vue d’empêcher l’alternance politique, le renouvèlement et le rajeunissement de la classe politique.

Dieu bénisse la Côte d’Ivoire. 

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