Marcel Amon Tanoh craint que la présidentielle du 31 octobre ne débouche sur une autre crise post-électorale et invite à son report.

« Les élections, si elles sont lieu dans ces conditions-là, j’ai bien peur que nous allions vers un conflit post-électoral à nouveau en Côte d’Ivoire », a-t-il estimé.

« Il faut tout faire pour contraindre M. Ouattara à s’asseoir autour d’une table pour discuter, dialoguer, négocier. C’est la seule façon de résoudre cette crise post-électorale qui se dessine à l’horizon », a précisé M. Amon Tanoh, qui a longtemps été le directeur de cabinet de M. Ouattara. Devenu ensuite ministre des Affaires étrangères, il a quitté le gouvernement en mars.

« Aujourd’hui nous sommes déjà dans une crise pré-électorale qui est beaucoup plus exacerbée que les tensions pré-électorales de 2010. En 2010 avant l’élection, il n’y avait pas eu des morts. Là, on a déjà des morts, alors vous pouvez imaginer ce que sera l’après 2020 avec les tensions actuelles », a-t-il ajouté.

La crainte de violences meurtrières est forte dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, dix ans après la crise née de la présidentielle de 2010 qui avait fait 3.000 morts.

– Retour des « vieux démons » –

Cette année, une quinzaine de personnes sont mortes en août dans des violences survenues après l’annonce de la candidature controversée du président Ouattara à un troisième mandat, violences qui avaient aussi souvent un caractère communautaire.

« Ca veut dire que le problème de la réconciliation reste un chantier important, que les problèmes communautaires ressurgissent très vite. Il faut régler ces problèmes-là. Je crains qu’on ait un dérapage et que les vieux démons ressurgissent », a souligné M. Amon Tanoh.

Comme toute l’opposition, il demande une réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) et du Conseil constitutionnel, ainsi qu’un audit des listes électorales.

« Si la CEI et le Conseil constitutionnel n’ont pas rendu compte de la véracité des parrainages, ils ne rendront pas compte de la véracité des urnes. Cette élection ne sera pas crédible », craint-il.

L’ancien ministre des Affaires étrangères, dont la candidature a été rejetée pour une insuffisance de parrainages qu’il conteste, assure avoir agi sur le plan diplomatique et demande que la communauté internationale « exerce des pressions » sur le président Ouattara.

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