Pour l’instant, ce n’est qu’un cas isolé. Mais, la confusion qui entoure le statut politique de Nguettia Yao Kouman, vice-président du Front Populaire Ivoirien (FPI), chargé du Gontougo, pourrait à s’y méprendre, dissimuler un climat de suspicion autour du président du FPI, Pascal Affi Nguessan.
Le 19 Novembre, le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), fondé par l’ex chef d’état, Laurent Gbagbo, dévoile la liste des membres de son secrétariat général. En pole position, Nguettia Yao Kouman y est désigné comme coordinateur régional des localités de Transua, de Gouméré et de Tabagne, dans la région du Gontougo.
Coup de théâtre. A peine quelques heures après la publication de cette liste, le concerné produit une déclaration sur les réseaux sociaux dans laquelle il exprime son étonnement face à la présence de son nom dans la direction du nouveau parti de Laurent Gbagbo. Non sans réaffirmer sa loyauté au FPI de Pascal Affi Nguessan. Le PPA-CI en ressort compromis. La sortie rectificative de Nguettia Yao donne l’impression d’une volonté acharnée de l’ex président de la république, de s’accaparer les partisans restés fidèles à son ancien premier ministre, même en tentant le forcing
Seulement, 72 heures plus tard, ce Lundi 22 Novembre, le recadrage d’Assoa Adou, président du Conseil Stratégique et Politique (CSP) du PPA-CI change tout à ce sujet. Lors de la rencontre entre Laurent Gbagbo et les membres du secrétariat général du parti, il informe : ‘’Nguettia Kouman, accompagné du Roi des Koulangos est venu chez moi pour me dire qu’il rejoignait le président Gbagbo au PPA-CI…
Pour ce faire, il est allé lui-même remplir ses fiches d’adhésion. Quand j’ai vu l’information de revirement, j’ai donc appelé le roi des Koulangos qui l’avait accompagné’’, a-t-il déclaré dans des propos retranscrits par Afriksoir.net. Une version qui met à mal la crédibilité du collaborateur d’Affi Nguessan, mais qui donne de s’interroger sur le niveau de fiabilité de son entourage.
Dans ce bras de fer à distance auquel se livre, le président du conseil régional du Moronou et son ex mentor, le candidat malheureux à la présidentielle de 2015 n’est pas à l’abri des intrigues et autres incertitudes politiques. Si les déclarations d’Assoa Adou s’avèrent, cela ouvrirait la voie à toutes sortes de supputations. Certains à l’instar d’Agnès Monnet ou de Konaté Navigué ont eu le courage de démissionner pour assumer leur choix de soutenir l’ancien président Ivoirien
Mais jusqu’à ce que la lumière soit faite de façon définitive sur le cas Nguettia Yao Kouman, Pascal Affi Nguessan devrait se poser des questions, beaucoup de questions sur les motivations réelles de ses plus proches collaborateurs, de sorte à jauger de la crédibilité de leur engagement. Bien sûr, de sorte à éviter de buter contre des surprises désagréables à des moments sensibles.
Raoul Mobio