Les enjeux des élections législatives du 6 mars prochain sont énormes aussi bien pour le Rhdp, parti au pouvoir en Côte d’Ivoire, que pour la plate-forme des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile. Chaque camp affûte donc discrètement ses armes afin de remporter ces élections dont l’enjeu majeur, on le sait, c’est le contrôle du pouvoir législatif.
Au niveau du parti présidentiel, les objectifs sont clairs, et le chef de l’État, Alassane Ouattara ne s’en cache guère : Gagner coûte que coûte ces élections législatives en vue de faire voter des lois comme celles ayant conduit à l’adoption de la Constitution ivoirienne du 8 novembre 2016 qui a fait couler beaucoup d’encre et de salives lors de la présidentielle du 31 octobre 2020.
Relativement aux législatives du 6 mars prochain, le chef de l’État ivoirien avait déjà indiqué l’année dernière, ce qu’il comptait prendre comme mesures contre ses opposants, notamment les présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo une fois cette majorité parlementaire acquise.
(…) » Nous qui avons plus de 70 ans, nous devons sortir du jeu politique et après l’élection ( Présidentielle ), je modifierai la Constitution pour balayer ces gens-là » (…), avait déclaré Alassane Dramane Ouattara au journal français, Le Monde.fr dans sa parution du 24 octobre 2020. Le leader du Rhdp qui ne souffle depuis aucun mot sur le retour du président Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, alors qu’il avait promis prendre une décision qui facilite ce retour au pays, est certainement dans cette disposition d’esprit. Ne considère-t-il pas déjà les présidents Bédié et Gbagbo comme des retraités politiques ? Les semaines ou mois à venir nous situeront.
Pierre Lemauvais