L’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Kigbafori Soro, dans une déclaration rendue pubic ce jeudi 23 décembre 2021, est revenu sur son assassinat manqué, le 27 juin 2004, à la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI). Si le leader du Générations et Peuples Solidaires (GPS), a eu la vie sauve ce jour-là, c’est grâce au commandant Jean Noël Abehi, ancien chef de la gendarmerie. Que s’est-il réellement passé ce 27 juin 2004 ?
Alors que Guillaume Soro rencontrait l’ancien directeur de la RTI, Georges Wenceslas Aboké, il a été la cible d’une foule en colère se réclamant du collectif des jeunes patriotes. Sentant l’étau se resserrer autour de lui, il a demandé à ses proches qui l’accompagnent de se fondre dans la foule pour s’échapper. Malgré la présence de Kamaraté Souleymane dit Soul To Soul, qui n’a pas voulu abandonner son mentor sur place, l’angoisse n’avait pas pour autant quitté Soro.
« Bref, dans ce tourment où tout était confus dans nos cerveaux, où les cris d’hostilité appelant à notre mort mise à mort sur le bûcher fusaient de partout, j’entendis malgré la commotion, une voix presque familiale qui héla : « mon général ». Aussitôt, j’eus un déclic », s’est souvenu l’ancien président de l’hémicycle ivoirien. Il s’agissait du commandant Jean-Noël Abéhi. « Le colonel Abehi et son équipe de la gendarmerie m’ont sauvé la vie ce jour-là. Il faut bien rendre hommage », a reconnu le leader de GPS.
Aujourd’hui, le commandant Jean-Noël Abéhi, comme certains des collègues militaires croupissent dans les geôles de l’État. Arrêté en février 2013 à Accra au Ghana et extradé à Abidjan.
Il a été condamné à dix ans d’emprisonnement ferme pour « complot contre l’autorité de l’Etat ». Depuis son retour en juin dernier, le président Laurent Gbagbo n’a jamais manqué d’appeler à la libération des prisonniers politiques, civils et militaires issus de la crise post-électorale de 2010-2011.