À malin, malin et demi. Alassane Ouattara se croit malin. Cependant, force est de croire qu’il apprendra à ses dépens. Aveuglé par sa haine et par son obsession envers Guillaume Soro, il débourse beaucoup d’argent et déploie toute son énergie pour le détruire.

Il est aussi prêt à toutes les compromissions, juste pour que son bienfaiteur, devenu désormais son ennemi mortel, soit définitivement rayé de la carte politique ivoirienne. Une ingratitude exponentielle l’anime désormais en ce qui concerne Guillaume Soro car, ce dernier incarne le souvenir de ses redevances.

Alassane Ouattara ne supporte plus de devoir reconnaître qu’il ne serait pas devenu président de la République sans Guillaume Soro. D’où son obsession morbide à le rabaisser par toutes sortes de quolibets : « jeune homme » ; « fils rebelle » ; « il a perdu la tête » ; « il a pris la grosse tête », etc.

Dans ce combat contre son jeune ennemi décrété, Alassane Ouattara a deux alliés : Hamed Bakayoko et Téné Birahima Ouattara. Les deux comparses sont motivés par leur soif personnelle du pouvoir car, l’un et l’autre ne rêvent que d’être calife à la place du calife. Cependant, l’un des alliés joue un double jeu : Hamed Bakayoko.

Au moment où Alassane Ouattara joue son va-tout dans son combat effréné contre Soro, Hamed Bakayoko cherche à sauver sa tête en essayant, dans le dos du président, de nouer des alliances secrètes avec ceux qu’il considère comme susceptibles de prendre le pouvoir. Motivé par la peur pour son avenir, Hambak tisse dans l’ombre ses contacts. 

Dans ses calculs, il considère que le Président Bédié n’a plus d’avenir. Il sait, désormais que Guillaume Soro a découvert toute la cabale qu’il a monté contre sa personne. Hamed Bakayoko s’imagine que ce dernier ne lui pardonnera jamais le mal qu’il lui a fait. Selon ses analyses, sa seule porte de sortie demeure le FPI. Ainsi, comme il l’a fait avec Alassane Ouattara, Hambak s’époumone à expliquer au FPI, que Soro est l’ennemi à abattre. 

Avec l’aide de Pierre Fakhoury, il entend sceller, et ce, dans le dos d’Alassane Ouattara, une alliance avec le FPI, dans le seul but de survivre à la chute du régime RHDP, qu’il sait inévitable. Aussi fait-il croire à Alassane Ouattara qu’ils n’ont plus d’autres issues que de se rapprocher de Laurent Gbagbo plutôt que de Bédié qui, visiblement, ne veut pas lâcher Soro. Si Alassane Ouattara mord à l’hameçon, Hamed Bakayoko s’évertuera à pousser le deal à son maximum. C’est dans ce jeu de poker menteur que la Côte d’Ivoire se retrouve aujourd’hui.

Quant au Président Gbagbo, en fin stratège, il observe ce jeu et avance prudemment ses pions. Personne ne connaît mieux Alassane Ouattara et Hamed Bakayoko que Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire. Il joue la politique des petits pas, engrange de petites victoires et ne s’en laisse pas conter. Pourtant, il est clair qu’il ne mangera jamais le pain de la trahison. Il est trop attaché au sens historique de son combat politique et ne le laissera pas facilement détourner par les manœuvres loufoques d’Hamed Bakayoko.

Quant à Téné Birahima Ouattara, il n’a pas confiance en Hambak mais, son frère aîné lui explique qu’il est un mal nécessaire. Pour l’heure, il ne peut pas se débarrasser de lui ; le risque serait trop grand pour le régime.

Cependant, Alassane Ouattara hésite entre conclure une alliance solide avec Bédié ou plutôt avec Gbagbo. Dès son retour en Côte d’Ivoire, il a réuni son cercle restreint pour leur annoncer la bonne nouvelle. Il leur a dit qu’il a définitivement effacé les traces de Guillaume Soro à Paris. Que ce dernier est fini et que Paris est définitivement avec lui, Alassane Ouattara.

Même les seuls contacts que Soro avait avec l’Élysée ont été rompus. Hamed Bakayoko s’est empressé de dire qu’il avait réussi à récupérer Alexandre Benalla, le dernier soutien de Soro auprès de Macron. Se réjouissant ainsi, le Président Ouattara a précisé que le plus dangereux des opposants était Guillaume Soro, qui avait réussi à polluer la communauté internationale.

Il en a de nouveau profité pour passer un savon à toute la crème du RHDP qu’il a jugé incompétente en matière de communication politique, faible sur les réseaux sociaux, inaudible pour la majorité des ivoiriens, alors que ce sont de gros-bouffe-budgets. On pouvait entendre voler une mouche pendant ce moment de colère du chef du Restaurant. 

En effet, selon Alassane Ouattara, le président Bédié n’a aucun contact à l’international et il est dépassé par les événements. Quant au président Gbagbo, il n’aurait pas plus de réseau à l’Internationale socialiste. Alors, pour lui, l’homme à abattre à tous prix, est donc Guillaume Soro, car neutraliser Soro reviendrait à nettement affaiblir l’opposition.

En revanche, ce qu’Alassane Ouattara ne sait pas, c’est que la situation objective de la Côte d’Ivoire oblige Bédié, Gbagbo et Soro à se coaliser. Ils savent chacun que leur salut individuel réside dans cette entente. Est donc pris qui croyait prendre. La classe politique ivoirienne, tel un chat échaudé qui craint l’eau froide, ne se prête plus au jeu du « diviser pour mieux régner » qui fit la prospérité de Ouattara.

L’avenir nous dira dans quelle direction le destin de la Côte d’Ivoire s’orientera. Alassane Ouattara, à force de nouer et dénouer ses alliances se noiera dans sa propre nasse. Il a convaincu tout le monde qu’il ne faut jamais plus lui faire confiance. Autrefois dévaluée, la parole de Ouattara est maintenant complètement nulle et de nul effet. Seuls osent désormais y croire, ceux qui n’ont jamais réfléchi de leur vie. Ite missa est ! La messe de Ouattara est vraiment dite. 

Les Ivoiriens vont-ils laisser Alassane Ouattara s’auto-investir. Alassane Ouattara est un entêté. Il ne recule devant rien. Il a décidé de faire un troisième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire et rien ne le répugne, même pas la tête décapitée du jeune N’Guessan Koffi Toussaint. À force d’avancer ainsi dans sa vie, il a fini par croire qu’il est oint d’une certaine forme de divinité.

Et pour cause. Il a soumis et réduit ce qu’il y avait de plus coriace comme opposant dans le pays ! De Laurent Gbagbo en passant par Henri Konan Bedié, pour finir avec Blé Goudé et Guillaume Soro. Depuis, Alassane Ouattara ne se sent plus. Lui, l’homme qui a bravé le père fondateur de la Côte d’Ivoire Félix Houphouët-Boigny en lui brandissant à l’époque une lettre de démission. 

Alassane Ouattara prépare son investiture et a prévenu tous les chefs d’État ! Celui qui ne se présentera pas sera déclaré ennemi. Mais, là n’est pas le problème. La vraie question qui mérite d’être posée est : est-ce que le peuple ivoirien l’accompagnera dans cette aventure ? Rien n’est moins sûr. Le peuple de Côte d’Ivoire est abasourdi.

Il sera le seul peuple en Afrique de l’ouest à laisser une telle forfaiture se faire sans réagir. Tout près de nous les Gambiens, les Burkinabè et les Maliens, ont démontré qu’ils aimaient leur pays. Il se sont battus dans des conditions extrêmement difficiles, mais ont réussi à barrer le chemin à la forfaiture. Ils ont réglé au calme, sans autre forme de procès, leur problème. Ô fier peuple de Côte d’Ivoire, toi qui revendiquais fièrement ton leadership sous-régional, que deviens-tu ? Seras-tu le leader aussi du déshonneur de la sous-région ? Le 14 décembre 2020, qu’as-tu prévu face à l’indignité ? 

CHRIS YAPI EST TRISTE !

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