Les élections législatives du 6 mars prochain s’annoncent capitales et âpres pour l’opposition et le parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie (Rhdp). Car elles auront le mérite de situer le poids véritable des différentes formations politiques. Dans le choix des candidats pour ces élections, le Rhdp n’a pas fait dans la dentelle.
Plus de 30 ministres et des cadres haut placés du pouvoir sont dans la course pour les sièges au Parlement. «Le pouvoir joue une carte importante pour ces élections. Si le Rhdp sort majoritaire, ça sera à l’avantage du chef de l’État qui pourra s’offrir une certaine légitimité. Dans le cas contraire, si l’opposition sort majoritaire, elle retrouve du poil de la bête et là, elle va remettre encore en cause le mandat du Président de la République. C’est ça l’un des grands enjeux de ces élections» , explique un politologue.
Ainsi, le pouvoir a mis dans la balance, plusieurs de ses têtes fortes du gouvernement. Plus de 30 ministres sont dans la course. Par exemple, entre autres, on retrouve le Premier ministre Hamed Bakayoko dans son fief à Seguéla, Marietou Koné à Boundiali, Koné Bruno Nabagné à Kouto et Blessegue, Sidi Touré Tiémoko à Ando Krekrenou, Béoumi et Kondrobo, Kandia Camara à Abobo, Siandou Fofana à Port-Bouet, Touré Mamadou à Daloa commune, Sidy Touré à Béoumi, dans le V Baoulé, bastion historique du Pdci. À l’Est, le bouillant Adjoumani devra en découdre avec l’opposition.
Quand le belle Belmonde croise le fer à Guibéroua commune et sous-préfecture avec l’opposition qui a misé sur le Dr Blé Christophe, le médecin de Gbagbo Laurent. Même Beugré Mambé, le ministre gouverneur a été jeté dans la course dans la circonscription de Songon, non loin d’Abidjan, un fief de l’opposition. «C’est la première fois que Beugré Mambé va à la conquête d’un mandat électif. Pourra-t-il s’en sortir ? On verra. Mais Songon est un fief de l’opposition. La promesse lui a été faite de prendre la présidence du Parlement au cas où le Rhdp sortirait vainqueur de ces élections.
Dans le même temps, la ministre Kandia Camara se positionne comme une prétendante à ce poste» , explique encore ce politologue. Après ces élections, le chef de l’Etat pourrait revoir son gouvernement. La pression est donc plus forte sur ces ministres candidats du pouvoir. Car certains risquent leur poste dans le gouvernement, avec ces élections.