Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), qui a présidé une rencontre de l’opposition politique ce mercredi 9 décembre 2020, a prononcé un discours au terme de la rencontre. Morceaux choisis.
Dans la marche des grandes nations, il y a des moments difficiles comme ceux que nous vivons encore ces derniers temps. Ce sont des moments douloureux pour chacun d’entre nous. Le sang de nos frères, de nos sœurs et de nos enfants a encore coulé à cause de leur soif légitime de liberté et démocratie.
Le sang a encore coulé par Amour de notre patrie. Nos frères, nos sœurs, nos enfants voulaient simplement marcher pacifiquement pour exprimer leur refus de la violation de la Constitution, la Loi suprême de notre pays.
Leur faute, pour le pouvoir en place, est d’avoir dénoncé, devant le monde entier, la parodie de démocratie et le simulacre d’élections du Chef de l’Etat en exercice pour installer une dictature en Côte d’Ivoire au profit de son clan.
Nous sommes tous témoins des images insoutenables, des atrocités commises à Yopougon, à Daoukro, à Bongouanou, à Bonoua, à M’Batto, à Sikensi, à Toumodi, à Botro, à Sakassou, à Yamoussoukro, à Téhiri, à Dabou, et dans plusieurs autres villes et villages de notre pays déjà meurtris depuis plusieurs années.
Le bilan est encore lourd : une centaine de morts et plus de 200 blessés graves. Plusieurs Dirigeants de l’opposition politique, des jeunes gens et de vaillantes femmes ont été ou continuent d’être pourchassés, violemment agressés et battus dans leurs domiciles avec parfois la destruction de tous leurs biens.
D’autres parmi nous sont emprisonnés, assignés à résidence ou dans la clandestinité pour avoir dit NON à la forfaiture programmée par le pouvoir.
Je veux, en notre nom à tous, rendre l’hommage de toute la Nation, à tous ces jeunes, braves femmes et hommes, sauvagement abattus dans la fleur de l’âge ou torturés par les milices armées soutenues par certains éléments des forces de l’ordre à la solde du pouvoir.
Je voudrais plus particulièrement rendre hommage au jeune N’Guessan Koffi Toussaint décapité à Daoukro, au jeune Kissi Morel tué par balles à Bonoua, à la famille Kouamé dont 4 membres ont été brulés vifs dans leur maison à Toumodi, pour ne citer que ceux-là. Les démocrates ivoiriens n’oublient pas leurs martyrs.
Je propose dès maintenant et urgemment en accord avec toute l’opposition, l’organisation d’un dialogue national en lieu et place du tête-à-tête Bédié Ouattara, car l’enjeu en cause, c’est celui de la Côte d’Ivoire (…) »
« (…) Ce nouveau cadre du dialogue qui verra la participation de toutes les forces vives de la nation et qui sera encadré sur le territoire ivoirien par des organisations internationales crédibles spécialisées en la matière dont l’Onu, remplace évidemment le CNT que l’opposition ivoirienne avait initialement proposé »
« (…) Je m’impliquerai avec force et avec amour et avec vous dans la préparation et la mise en œuvre de cet important cadre pour la recherche de solutions pour une paix durable dans notre pays (…) »
« (…) Le peuple de Côte d’Ivoire a clairement désavoué monsieur Alassane Ouattara devant la communauté nationale et internationale avec le choix du Non à son projet de 3e mandat anticonstitutionnel. Il doit donc titrer toutes les conséquences et en déduire, malgré tous les actes anticonstitutionnels qui sont posés actuellement, qu’il n’est pas légitimement le président de la République »