La cour d’assises de Paris a rendu son verdict dans le procès du bombardement de Bouaké qui avait coûté la vie à neuf militaires français et un civil américain, le 6 novembre 2004.
Yury Sushkin, un mercenaire biélorusse, ainsi que Patrice Ouei et Ange Gnanduillet, deux officiers de l’armée de l’air ivoirienne, ont été condamnés à la prison à perpétuité par les juges qui ont rendu leur verdict ce jeudi au terme de trois semaines de procès.
Absents lors de celui-ci, les trois hommes étaient notamment poursuivis pour « assassinats », le bombardement ayant « été effectué en temps de paix, sur des militaires pris par surprise », a précisé le président de la Cour d’appel, Thierry Fusina.
Le 6 novembre 2004, deux chasseurs déployés par l’aviation du président ivoirien Laurent Gbagbo pour attaquer les rebelles installés dans la moitié nord du pays avaient bombardé par surprise un camp de la force de paix française, chargée de faire tampon entre les deux forces en présence.
Neuf soldats français et un civil américain avaient ainsi été tués, et une quarantaine de personnes blessées. L’attaque était « caractérisée par une volonté préalable d’aller bombarder le camp français », avait argué Jean-Christophe Müller.
« Des éléments montrent à l’évidence que la frappe était volontaire et dirigée contre [ledit] camp », et « décoller avec deux avions de guerre armés de roquettes me semble l’expression chimiquement pure de la préméditation », avait encore ajouté l’avocat général.