Il est des projets dits contre-nature. Mais en politique, ne faut-il pas s’attendre à tout ? Surtout quand d’aucuns prétendent que cette activité est le champ de l’irrationnel en certaines circonstances. Le parti au pouvoir, le Rhdp, est dans ce contexte, enclin qu’il est à vouloir briser toute potentielle alliance en face.
La maxime est connue : diviser pour régler est le propre du politique. Plus le gouvernant réussit à diviser, plus longtemps il prospère aux affaires. Conséquence, le jeu aussi machiavélique qu’il soit passe pour une pratique courante. Que dire, un principe. Quitte aux blocs en constitution ou constitués de se méfier de toute ambition dévoratrice de l’adversaire. Le Rhdp, au pouvoir, est si imprégné de cette réalité qu’il sait bien s’y prendre.
Depuis l’issue de la crise postélectorale de 2011 qu’il a pris le dessus, en sortant de l’opposition pour le palais présidentiel, il ne ménage aucun effort pour épargner celui de ses rivaux qui s’aviserait à s’affirmer dans le jeu politique.
Le FPI de Laurent Gbagbo a subi, on le sait la perfidie de ladite stratégie, qui a fini par casser en deux cette formation politique, vieille de plus d’une quarantaine d’années. Jusqu’à ce jour, les deux parties d’une même famille politique frontiste restent divisées par la main souterraine de l’ex-RDR.
Le FPI n’est pas seul à connaître le bicéphalisme, car des formations comme le MFA, l’UPCI en sont victimes, peut-être dans une moindre mesure, mais elles ne peuvent se vanter de leur stabilité d’hier.
Le Pdci-Rda, 75 ans, lui, a laissé des plumes dans les vents et marées déclenchés contre lui par son ancien allié, le RDR, sans toutefois avoir été phagocyté. UN RÉVEIL PERTURBÉ Forts de la « résistance » dont ils font preuve, des leaders de l’opposition se remettent des temps troubles qu’ont connu leur parti.
C’est le cas d’Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Si le premier vient de célébrer en grandes pompes les 75 ans de sa formation politique, narguant à la limite son rival du Rhdp, qui a manqué de le soumettre, le second, lui, sort d’une aventure politico-juridique qui aura duré 10 ans.
Les deux hommes ne respirent donc pas que la forme, ils ambitionnent aussi de se serrer les coudes. Voilà un projet qui n’est pas fait pour plaire au Rhdp si bien qu’il tente depuis peu une campagne de charme à l’intention de son allié d’hier déçu de lui. En effet, depuis le mois de juillet 2019 que le Rhdp a été porté sur les fonds baptismaux avant de voir officiellement le jour au mois de janvier 2020, le Pdci-Rda s’en est séparé pour … convenance.
Selon M. Bédié, la manière cavalière de son allié depuis 2005, année de création du Rhdp version regroupement politique, de créer un « parti unifié » Rhdp n’est pas du tout à cautionner. Résultat, l’ex-chef d’Etat prenant ses nouveaux quartiers dans l’opposition a fini par couper tout lien d’alliance avec le chef de l’Etat. Celui-ci ne lâchant vraiment pas l’affaire a récemment opiné que si cela ne tenait qu’à lui seul, le Pdci-Rda se rangerait à ses côtés, au sein du Rhdp. Mal lui en prit d’espérer une nouvelle alliance ou la réparation de cette collaboration perdue car des cadres du parti convoité lui ont répondu avec véhémence par la négative.
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