Le ministre de la réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin était l’hôte des membres du directoire de la chambre nationale des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire, le lundi 18 janvier 2020.
Situant l’objet de sa visite aux gardiens de nos us et coutumes, le ministre Kouadio K .Bertin , a dit être venu demander au président de la chambre des rois et chefs traditionnels, sa majesté Amon Tanoé ainsi que toute la chambre de l’aider à réussir sa mission auprès du président de la République d’une part et d’autre part demander leur bénédiction, encadrement et accompagnement .
« On nous disait qu’en Afrique, ici singulièrement en Côte d’Ivoire, un enfant qui veut entreprendre quelque chose, surtout quand il veut réussir il va d’abord à la recherche de la bénédiction. Et la bénédiction ne se trouve nulle part ailleurs qu’auprès des parents, auprès des chefs » a-t-il dit.
Selon lui, une mission de réconcilier les ivoiriens n’est pas une mission facile. « Comment penser un seul instant que je peux embrasser cette mission si je ne cherche pas à m’adosser à un baobab » a-t-il indiqué.
Il a félicité ces têtes couronnées pour le travail de réconciliation, d’amour et de préservation de la paix qu’ils font sans cesse au quotidien. Il a invité son auditoire à s’approprier cette mission de réconciliation.
« Il suffit simplement qu’on revienne aux valeurs que le président Houphouët Boigny nous a inculquées : l’amour du prochain. Mon rêve, c’est de voir qu’un jour les deux présidents Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo se parlent et qu’ils envisagent le retour de l’autre dans la paix, pour un retour négocié. Qui ne se souvient en 1983, Gbagbo était en exil, Houphouët a dépêché le Grumman pour aller le chercher. Gbagbo n’est-il pas devenu président par la suite.
Ce qui compte c’est la Côte d’Ivoire notre pays (…) Notre pays n’a pas d’autres choix que d’aller à la paix définitive. (…) Un homme politique et le vrai c’est celui qui doit savoir lire les signes du temps. Les signes du temps actuel ne sont pas ceux de la belligérance, de l’affrontement. Les signes du temps actuel sont les signes de dialogue, de l’apaisement. Nous devons sortir définitivement de la belligérance nous inscrire sans complexe dans la voie du dialogue, l’arme des forts » a-t-il indiqué.
Trahissant le secret d’une conversation avec président Ouattara concernant les présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, le ministre Konan Bertin a confié : « Avant-hier ( Ndlr 16 janvier 2021 ) , il (Président Ouattara) m’appelle et il me dit, « Il ne faut pas que les ivoiriens pensent que parce que je t’ai nommé ministre, je t’empêche d’aller voir Laurent Gbagbo et Blé Goudé. Continues de les fréquenter et fais la paix avec ton papa Henri Konan Bédié ».
Le ministre a estimé que quand on a la chance d’avoir le président de la République dans une telle disposition d’esprit, chacun devrait en profiter pour aller dans sa vision, dans ses sillons pour l’encourager à aller de l’avant. Car, a-t-il dit « Il n’y a plus de place pour l’orgueil maintenant. Il faut avancer par des pas concrets, des mots concrets ; des comportements concrets (…) les présidentielles sont loin derrière nous. Beaucoup ont recouvré la liberté, mais il faut encourager le président à aller plus loin pour terminer en beauté ce qu’il a si bien commencé ».
Sa majesté Amon Tanoé a rassuré le ministre de la réconciliation nationale de l’entière disponibilité de son institution à l’accompagner dans cette mission salvatrice.