Alassane Ouattara peut accepter certaines critiques de la part de ses principaux adversaires. Mais l’une des critiques qu’il ne supporte pas du tout pour rien au monde, c’est de lui attribuer une politique d’expropriation de ses compatriotes. Sous cet angle, le président du Rhdp estime que ses opposants le considère proche des étrangers que de ses concitoyens.

En tout cas au regard du dernier développement de l’actualité, l’actuel chef de l’État ivoirien a toujours du mal à comprendre que ses prédécesseurs s’en prennent à lui sur le sujet du foncier. C’était le cas le 5 juin 2019, avec Henri Konan Bédié à sa résidence de Daoukro. Recevant des militants du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié l’avait pris à partie. Parlant des individus qui s’adonnent à l’orpaillage clandestin, Bédié disait : <

Aujourd’hui, ils agressent les Ivoiriens et se disputent même la propriété des terres. Cela devrait nous servir. Il faut que nous réagissions pour que les Ivoiriens ne soient pas étrangers chez eux. Car, actuellement, on fait en sorte que l’Ivoirien soit étranger chez lui. Mais, les Ivoiriens n’accepteront jamais cela !>> Avait martelé sentencieux, Konan Bédié devant des militants de son parti de la commune de Koumassi partis le rencontrer ce jour-là. Un discours que le président Alassane Ouattara n’avait pas apprécié.

Le chef de l’État ivoirien avait réagi par le canal du Porte-parole du gouvernement Sidi Tiémoko Touré. Ce dernier avait qualifié les propos de Bédié <>

Trois années plus tard Alassane Ouattara fait encore l’objet de critiques acerbes de la part d’un autre opposant, un autre ancien président de la République. Cette fois-ci c’est Laurent Gbagbo qui l’accuse sans le citer nommément. Le samedi 19 mars dernier, à Songon-Agban, alors qu’il est célébré en grande pompe par les 63 villages Atchans, Laurent Gbagbo profite pour voler dans les plumes d’Alassane Ouattara. Toujours sur le même sujet portant sur le foncier et l’expropriation.

<

Donc en 1930, ils ont décidé de déménager la capitale de Bingerville et de l’emmener à Abidjan à cause de ce trou. Les travaux ont donc continué puisqu’ils avaient commencé. Ces capitaines avaient en charge la construction du port et la construction du chemin de fer Abidjan-Niger qui a finalement été un chemin de fer Abidjan -Ouagadougou, à cause des difficultés financières.>>

A rappelé Laurent Gbagbo aux populations Atchans. Avant de poursuivre : <

Parce qu’Anoumabo était là où il y avait la gare du Bus au Plateau, près de la Lagune, vers la place de la République. Et ils ont mis Anoumabo derrière la lagune parce qu’il fallait absolument séparer les noirs des blancs. (…) Donc ils ont déplacé Anoumabo mais tous les problèmes ne se sont pas réglés. Le pont est construit, mais le pont on l’appelait le pont flottant.

Le pont qui est le pont Felix Houphouet-Boigny, on l’appelait le pont flottant parce qu’il était fixe qu’à partir de 1958. Parce qu’il fallait que les noirs qui travaillaient au plateau, l’endroit où travaillent les blancs, rentrent chez eux à une certaine heure. Et quand ils rentraient à Treichville, on cassait le pont et plus personne ne pouvait passer jusqu’au lendemain. Le lendemain matin, on remettait le pont pour que les noirs puissent travailler.

Et vers 17 heures, on les faisait partir et on recassait le pont. A Adjamé, il n’y avait pas de lagune, donc on ne pouvait pas faire un pont flottant. Donc qu’est-ce qu’ils ont fait ? Ils ont construit deux camps militaires qui, à partir de 17 heures fermaient les routes. Voilà comment la société était organisée.>>

Ainsi donc le mode d’expropriation varie selon les époques et les dirigeants. Dans le fond comme sur la forme, c’est du même au pareil, puisque le résultat est l’expropriation, que l’on soit à l’époque coloniale ou sous la gouvernance d’Alassane Ouattara. Ces propos de Laurent Gbagbo ne sont pas tombés dans les oreilles de sourds. Le pouvoir d’Abidjan en a saisi la quintessence et s’y est senti indexé.

En réaction, les journaux proches du régime Rhdp ont rué dans les brancards. Tous en ont conclu à un << discours tribal>>, une <>. En tout cas, c’est ce que laisse croire la revue de presse de ce mardi 22 mars 2022. << Après la sortie de Gbagbo à Songon/ Les Ebrié réagissent : ‘’ Son discours est dangereux’’ >>, écrit L’Expression.

<< Incitation à la révolte, instrumentalisation des populations. Le petit jeu dangereux de Gbagbo. L’ex-chef d’Etat raconte des histoires aux Ebrié >>, s’insurge Le Patriote. << Développement contre dérives verbales. Ouattara travaille, Gbagbo déraille >>, croit savoir L’@Venir. Henri Konan Bédié tout comme Laurent Gbagbo, l’un et l’autre ont reçu le même traitement de la part du régime d’Alassane Ouattara. C’est de bonne guerre.

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