Plusieurs jours après son décès, la polémique enfle sur les funérailles d’Amadou Soumahoro. Non content de la gestion des obsèques de l’ancien président de l’Assemblée nationale par son parti, des proches de celui-ci dénoncent un traitement à la tête du client au sein du parti présidentiel.

Décédé le 7 mai dernier, Amadou Soumahoro a été inhumé le vendredi 13 mai dernier à Séguéla sur la terre de ses ancêtres. Le dimanche 15 mai, c’est-à-dire plus de 72 heures après l’inhumation, le sacrifice du septième jour de l’ancien président a eu lieu à la mosquée de la Riviera-Golf à Cocody. Alors que la succession de l’ancien ministre du Commerce se prépare à être lancée à la tête de l’institution, une polémique enfle après ses obsèques.

Des proches de l’ex-président de l’Assemblée nationale reprochent à son parti, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) d’avoir boycotté ses funérailles. Comme argument pour justifier leurs complaintes contre le parti d’Alassane Ouattara, ces derniers font le parallèle avec les funérailles d’Amadou Gon Coulibaly et d’Hamed Bakayoko pour qui le parti a organisé des hommages grandioses.

Le 15 juillet 2020, en pleine crise sanitaire due à la pandémie de Covid19, le parti présidentiel décide de rendre hommage à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, décédé une semaine plus tôt en foulant au pied toutes les mesures barrières édictées pour faire face à la propagation du virus qui, pourtant, ébranlait toute la terre. A peu près un an plus tard, quand Hamed Bakayoko qui a pris la succession de Gon Coulibaly décède à son tour en mars 2021, le Rhdp remet le couvert en invitant ses partisans le 17 mars 2021 au stade d’Ebimpé pour lui rendre un dernier hommage.

La polémique enfle sur les funérailles d’Amadou Soumahoro

Quand vient le tour de l’ancien secrétaire par intérim du Rassemblement des républicains (RDR), celui-ci n’aura pour hommage qu’une adresse de Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole du parti au pouvoir. C’est justement ce deux poids deux mesures que les proches de celui qu’ils surnommaient ‘’Tchomba’’ dénoncent. Un autre fait qui pousse à l’interrogation chez les proches de l’ancien cadre du Worodougou, c’est bien l’absence du chef de l’Etat à la cérémonie de sacrifice du septième jour de l’ex-PAN.

S’il est admis qu’Alassane Ouattara a effectué le déplacement jusqu’à Séguéla pour l’inhumation de son compagnon politique de longue date, il ne demeure pas moins que son absence ce dimanche au sacrifice du septième jour n’est pas passé inaperçue. Dans un communiqué en date du samedi 14 mai, la présidence de la République indique que le chef de l’exécutif « a quitté Abidjan ce samedi 14 mai 2022 pour la France où il prendra part, les 16 et 17 mai, à la 6ème édition du forum des marchés émergés ».

Si la raison pour laquelle Alassane Ouattara a manqué cette cérémonie est connue à travers ledit communiqué, elle ne semble pas pour autant solide pour l’entourage du défunt qui juge que le président de la République n’avait aucune urgence à se rendre en France à plus de 48 heures avant l’ouverture du sommet. Mieux, ceux-ci pensent que si Alassane Ouattara tenait à honorer l’ancien cadre du RDR puis du Rhdp, il aurait pu assister à la cérémonie du dimanche dernier avant de décoller pour la France pour à assister à ce sommet qui s’ouvre ce lundi (hier donc).

Tous ces éléments réunis poussent les proches d’Amadou Soumahoro à soutenir que leur parti n’a pas été véritablement engagé dans les funérailles de celui qui s’était présenté comme le défenseur le plus farouche d’Alassane Ouattara, comme cela avait été le cas pour les anciens Premiers ministres Amadou Gon Coulibaly et Hamed Bakayoko. Ce fait, aussi banal qu’il peut paraître vient remettre le couvert sur le malaise et la guerre des clans qui existent au sein du parti d’Alassane Ouattara.

Générations Nouvelles

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