Le Premier ministre estime qu’à 86 ans, le moment est venu pour M. Bédié de «se reposer ». « A titre personnel, je considère qu’il a fait son temps et que le moment est venu pour lui de se reposer, de jouer le rôle de sage, de partager son expérience avec les nouvelles générations », soutient le chef du gouvernement.

Il n’est pas très élogieux, s’agissant de la gestion de M. Bédié lorsque ce dernier était président de la République, entre 1993 et 1999.«Il a déjà été chef de l’État, et son bilan ne plaide pas vraiment en sa faveur. A l’époque, il n’était absolument pas parvenu à rassembler la nation, tâche à laquelle nous sommes attelés en créant le Rhdp.

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Je suis surpris d’entendre aujourd’hui encore, certains de ses propos qui ne peuvent, selon moi, que contribuer à la division des Ivoiriens», raconte Gon Coulibaly avant d’ajouter : «je suis convaincu que les Ivoiriens n’ont plus aucune envie de revenir en arrière, qu’ils rejettent tout ce qui alimente la division et la peur. (…) Les Ivoiriens ont gagné en maturité. Ils ne veulent plus de crises, mais vivre simplement en paix».

Candidat potentiel de la coalition au pouvoir, Gon Coulibaly croit fortement aux chances du Rhdp lors du prochain scrutin. Selon lui, le bilan du Rhdp n’est pas comparable. «Nous considérons que notre bilan parle pour nous et que le projet que nous présenterons en 2020 va encore plus loin que le précédent. Je ne doute donc pas de notre victoire, quel que soit le candidat que nous devrons accepter», fait-il savoir.

Dans la foulée, Gon Coulibaly rassure sur la désignation du candidat du Rhdp qui sera fait à l’issue d’une réunion du Conseil politique. Selon lui, les modalités de désignation seront clairement définies et cette réunion se tiendra en temps utile pour permettre au Rhdp de prendre les bonnes décisions, selon le calendrier qui lui paraîtra approprié. «Nous nous alignerons sur le choix du président de la République, et, avec son soutien, le Rhdp gagnera», souligne-t-il.

Lors du conseil des ministres du 6 novembre 2019, Alassane Ouattara avait, dit-on, informé les membres du gouvernement qu’il mènerait la réforme constitutionnelle jusqu’à son terme. Plusieurs pistes sont évoquées, dont certaines pèseraient profondément sur le déroulement de la présidentielle à venir. Amadou Gon Coulibaly devrait en savoir beaucoup sur ce sujet.

Il a donné quelques informations dans l’entretien à Jeune Afrique. «Notre Constitution a été adoptée, en 2016, à une large majorité- à plus de 90 % des voix si ma mémoire est bonne. Après quelques années de mise en œuvre, des réglages sont peut-être nécessaires afin de renforcer les institutions. Mais l’objectif de cette réforme ne saurait être d’exclure qui que ce soit. La question de la limite d’âge ne se pose pas», précise-t-il.

Le cas de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, qui a mis fin aux supputations en annonçant sa candidature à la présidentielle de 2020, a également été évoqué dans l’entretien que le Premier ministre a accordé au confrère Jeune Afrique. A la question de savoir s’il ne risque pas de rogner sur l’électorat du Rhdp dans le nord, le président du directoire du Rhdp répond par la négative. «Je n’y crois pas un instant. Je ne dis pas qu’il n’obtiendra aucune voix dans le nord, mais je ne crois pas à une percée significative», fait remarquer le maire de Korhogo depuis 2001.

Celui-ci a profité de l’occasion pour faire des révélations sur l’enquête relative à la découverte d’armes en mai 2017 impliquant le directeur de protocole de Guillaume Soro en la personne de Kamaraté Souleymande dit  »Soul To Soul ». «L’enquête est toujours en cours. Il y a certes eu une loi d’amnistie, mais elle ne concerne que les personnes et non les faits. Souleymane Kamaraté a donc été amnistié, mais les faits ne sont pas prescrits. Et le procureur poursuit son instruction», confesse le Premier ministre.

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