Depuis sa démission de la Vice-Présidence de la République de Côte d’Ivoire, Daniel Kablan Duncan avait quasiment disparu des écrans. Huit mois après ce départ, l’ancien Premier ministre de Bédié, puis de Ouattara, s’est trouvé une nouvelle occupation, loin des brouhahas politiques.
Loin des brouhahas politiques, Daniel Kablan Duncan s’enferme dans sa ferme
Dans la foulée du décès de l’ex-Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, le 8 juillet 2020, le chef d’État, Alassane Ouattara, avait signé un décret entérinant la démission de son vice-président de la République, Daniel Kablan Duncan.
« Le Vice-Président de la République, Monsieur Daniel Kablan Duncan, a remis au Président de la République, Monsieur Alassane Ouattara, sa démission du poste de Vice-Président de la République pour des raisons de convenances personnelles », avait annoncé le Secrétaire général de la Présidence, Patrick Achi. Démission largement commentée par la presse ivoirienne et celle d’ailleurs.
Dès qu’il a fait ses adieux au chef de l’État, l’ancien Premier ministre ivoirien a tenu à rappeler ses années de collaboration avec le Président Ouattara, avant de faire ce voeu pieux : « Je souhaite vivement que notre pays reste toujours une terre de justice, de paix et de progrès. »
Alors que certains lui prêtaient des ambitions politiques avec son mouvement PDCI – Renaissance, l’ancien compagnon de l’ancien président Henri Konan Bédié s’est terré dans un mutisme. Le Député de Grand-Bassam n’a même pas osé défendre son poste de Parlementaire dans l’ancienne capitale ivoirienne, dont il est originaire.
A bientôt 78 ans, l’ancien fonctionnaire de la finance internationale au Fonds monétaire international (FMI) a-t-il renoncé à la politique pour s’adonner à une tout autre activité ?
Cette interrogation qui taraude les esprits depuis ces derniers mois sur les rives de la lagune Ébrié, dans la capitale économique ivoirienne, pourrait avoir un début de réponse avec une information donnée par InfoPlus.ci.
À en croire le confrère, l’ex-ministre de l’Économie et des Finances de l’ancien président ivoirien, Félix Houphouët Boigny, passe quasiment tous ses week-ends dans la localité d’Assounvouè, près de Toumodi, où il possède une grande parcelle de terre et une ferme. Loin des intrigues politiques, Duncan s’y adonne à de l’élevage. Activité qu’il exerce depuis quelques années déjà.
La Côte d’Ivoire, faut-il le rappeler, est à la croisée des chemins. Après une élection présidentielle émaillée de violences, la classe politique ivoirienne s’est retrouvée à la primature d’Abidjan Plateau pour un dialogue politique.
Le Premier ministre Hamed Bakayoko, accompagné de certains membres du gouvernement ivoirien et des cadres du parti unifié Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, pouvoir ivoirien), a reçu le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ex-président Henri Konan Bédié, le Front populaire ivoirien (FPI) de l’ex-chef d’État Laurent Gbagbo et sa plateforme politique EDS, y compris la société civile ivoirienne.
Ce dialogue a permis d’apaiser la situation en Côte d’Ivoire et de mettre un terme aux tensions sociopolitiques. Ce qui a favorisé la tenue des élections législatives pour le renouvellement du Parlement ivoirien. À noter que depuis le départ de Daniel Kablan Duncan de la Vice-présidence de la République, ce poste est resté vacant, car le président Alassane Ouattara n’a pas encore nommé un nouveau titulaire.
D’autres institutions ivoiriennes traversent également une situation inédite. Le Chef du Gouvernement est en Allemagne pour des raisons de santé. Son intérim est à juste titre assuré par le Secrétaire général de la Présidence. Au niveau du Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC), le poste est vacant depuis le décès de Charles Koffi Diby.
Le Président du Sénat, Jeannot Ahoussou-Kouadio, est en Europe depuis plusieurs mois, pour des raisons de santé. La santé du Président de l’Assemblée nationale, Amadou Soumahoro, n’est également pas au beau fixe.