Yopougon sable, 2019, des gnambros en pleine bagarre entre eux désarment un jeune gendarme venu s’interposer et l’abattent à bout portant. Jusqu’au jour d’aujourd’hui, la police est muette sur les enquêtes pour mettre aux arrêts les meurtriers. Ont-ils été attrapés ? Sont-ils toujours en cavale ?
Daoukro 2020, des jeunes en furie décapitent un homme et font de sa tête tranchée une balle de football entre leurs pieds. Ils poussent le cynisme jusqu’à filmer la scène macabre et balancent la vidéo sur les réseaux sociaux. À l’heure où ces lignes sont écrites, la police semble être aussi muette sur cet acte démentiel. Aucune déclaration du Procureur de la république, ni des officiers supérieurs de la gendarmerie et ceux de la police sur ce sinistre cas. Pour se dédouaner, pris de honte et de confusion, ils disent que la scène ne se déroule pas en République de Côte d’Ivoire .
Autre temps, autre décor : la traque aux opposants politiques devient une mission sanctionnée par leurs arrestations rapides et spectaculaires tel qu’ils sont brandis via les médias comme des trophées de guerre.
À titre comparatif, il apparait que les enquêtes policières sont plus performantes quand les agents secrets des forces de défense et de sécurité sont lancés aux trousses des opposants . Un assassin doit-il le plus bénéficier de circonstances atténuantes qu’un dirigeant politique ?
Pourtant, un grand rôle de la police nationale est de favoriser constamment la confiance sociale et sécuritaire entre les populations et les Autorités gouvernementales.