Avec le dialogue national, engagé et qu’il a été appelé à conduire en tant que Premier ministre, Hamed Bakayoko joue gros sur son destin politique. C’est un challenge énorme pour lui, face à ses potentiels adversaires politiques. Parce que dans la guerre de succession qui se livre au sein de son parti, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (Rhdp), il a doit prouver qu’il est présidentiable.

Le dialogue engagé avec l’opposition doit donc donner des résultats probants. Et certains analystes donnent un sens à cette mission que le président de la République Alassane Ouattara lui a confiée.  «C’est une marque de confiance que le chef de l’État manifeste encore envers lui.  Hamed Bakayoko est pratiquement le seul qui a des amitiés très solides dans tous les partis politiques, dans le milieu du show biz surtout. C’est quelqu’un qui est  aimé par les Ivoiriens de tout bord», ajoute un politologue.

Mais dans cette nouvelle mission, il  est  confronté surtout à son propre parti, le Rhdp.  «Ses vrais soucis viennent de là-bas. Il sera confronté aux faucons de son parti. Déjà certains des  plus durs de son parti  le taxent de traître à la cause du parti. Ceux-là pourraient saboter ce dialogue pour montrer que leurs voix comptent au Rhdp» , fait savoir cet analyste.  Dans la conduite de ce dialogue, tous ses propos sont jugés et mesurés à la loupe.  «Au Rhdp, il fait partie de ceux qui ne sont pas opposés au retour du président Gbagbo. Nous, on le comprend, parce qu’il entretient de très bons rapports avec Gbagbo et sa famille», note un cadre du Rhdp. 

Dans le même temps, le dialogue tel qu’il est engagé met l’opposition dans un grand dilemme. Le premier rapport qui a été publié la semaine dernière par la Primature est très loin des exigences de l’opposition. Va-t-elle signer ce document ? Dans une brève conférence de presse la semaine dernière, Niamkey Koffi pour le compte du Pdci et Armand Ouégnin pour Eds ont dit qu’ils s’en remettaient à leur président:  Bédié et Gbagbo. 

«L’opposition est dans un dilemme. Elle veut absolument aller à ces élections législatives . Mais avec ce rapport publié, peu de ses exigences ont été prises en compte. La technique du pouvoir qui a consisté à miner les négociations avec des partis insignifiants, présentés comme des opposants, alors qu’en réalité ce sont des pions du régime a marché. L’opposition sait que sur le terrain, une grande partie de sa  base n’est pas d’accord pour aller à ces élections. Surtout dans ces conditions.

Pour cette base, aller à ces élections, c’est légitimer le pouvoir Ouattara» , analyse ce fin observateur de la politique ivoirienne.

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