Que devient Jean Enoc Bah, Chef d’entreprise, président-fondateur du parti CRI (Congrès pour la Renaissance Ivoirienne) ? C’est la question que se posent, sans doute, plusieurs observateurs de la vie politique ivoirienne. On pourrait considérer qu’il est, ces deux dernières années, un grand absent de la scène politique ivoirienne, particulièrement dans le débat sur le troisième mandat présidentiel d’Alassane Ouattara.
Membre fondateur, en 2015, de la défunte CNC ( Coalition Nationale pour le Changement, une alliance de l’opposition qui a connu une implosion), qu’il a même présidée après la destitution de Jean Konan Banny qui en avait assuré la présidence, Jean Enoc Bah est resté constant dans son opposition contre le régime du président Alassane Ouattara. En 2018, candidat malheureux (sic !) à la présidence du Conseil régional de Guemon (Ouest de la Côte d’Ivoire), Jean Enoc Bah n’a pas pour autant arrêté ses critiques acerbes contre le Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix ( RHDP, alliance politique au pouvoir depuis 2011) et le gouvernement d’Alassane Ouattara qu’il accuse de » diriger la Côte d’Ivoire comme une plantation familiale ».
2019, à l’occasion d’une conférence de presse organisée par son parti le CRI, sans langue de bois, Jean Enoc Bah s’était insurgé contre la caporalisation des médias d’État ivoiriens par le RHDP. Toujours au cours de cette rencontre avec des journalistes, il avait fustigé la déclaration de la ministre Anne Ouloto, selon laquelle, il n’y a jamais eu de génocide à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Une déclaration fortement décriée, surtout par plusieurs ressortissants de l’ouest ivoirien, une zone qui depuis le déclenchement de la rébellion du MPCI revendiqué par Soro Guillaume, est une région en proie à des tueries massives, à des milliers de déplacés de guerre, à des expropriations de terres et à des destructions de biens.
Suite à cette conférence de presse abondamment relayée par plusieurs journaux, des indiscrétions ont rapporté que le domicile de Jean Enoc Bah a été plus d’une fois visité par des hommes qui ont refusé de décliner leur identité. Considérant que sa vie est en danger, le président du CRI est entré dans une semi-clandestinité. Aux dernières nouvelles, nous apprenons qu’il vit en France.
Potentiel candidat de poids aux prochaines élections législatives, Jean Enoc Bah mettra-t-il fin à son exil ?