S’il est difficile au président du RHDP de désavouer publiquement son numéro 2 au sein du parti, rien ne dit aussi qu’il ne l’a pas chargé de répondre aux deux anciens présidents de la République. Mais Bictogo s’y est pris très mal.
Mettant ainsi le RHDP dans une position inconfortable face à tous les observateurs de la scène politique ivoirienne. Du moins, si le Directeur Exécutif ne traduit pas haut et fort ce que tout son parti rumine. Car, à y voir de près, il se pourrait que la Réconciliation et le Dialogue national, dans leur entièreté, gêne beaucoup et mettrait à l’étroit ce pouvoir qui n’a aucun intérêt à associer les autres intelligences du pays à la gestion de la chose publique.
Or, qui dit Réconciliation et Dialogue parle de mettre sur la table tous les problèmes électoraux, sociaux, économiques, non résolus accumulés qui valent au pays cette crise aigüe. La crise de confiance s’estompera que quand les Ivoiriens se seront parlé franchement et sans courbette, lorsqu’ils auront harmonisé les points de vue sur la base des lois et textes que le pays s’est librement donné.
Ces problèmes ont pour noms : la loi électorale, le respect de la Constitution, le découpage électoral, la liste électorale, la commission électorale, la violence électorale, la corruption électorale et administrative, l’emploi pour tous, la gestion des deniers publics, la gouvernance… C’est de tout cela que les forces vives de la nation doivent débattre dans un dialogue inclusif et sans tabou.
Un dialogue qui ne saurait se faire entre deux hommes (fussent-ils des ex-alliés), mais entre tous les leaders politiques et leaders d’opinion. Ce dialogue aussi ne se fera en dehors du Chef de l’Etat Alassane Ouattara que les présidents Bédié et Gbagbo appellent à s’y engager sans a priori. Devant les délégués, jeudi, le Secrétaire Exécutif en Chef du PDCI-RDA, Pr Maurice Kakou Guikahué a dit :
« Le Président Henri Konan Bédié a demandé au Chef de l’Etat, SEM Alassane Ouattara, de prendre, par une volonté politique forte, le leadership du processus de réconciliation qui doit concerner tous les acteurs politiques y compris nos partenaires au développement, dans un dialogue inclusif ».
De fait, personne ne veut rien imposer à Ouattara. Mais la réconciliation s’impose à lui, tout comme le Dialogue s’impose à lui pour y arriver. Si tant est que le RHDP veut s’imposer ou imposer son président comme le maitre absolu de tout. Dès lors, le chef de l’Etat va-t-il refuser de jouer le rôle qu’on lui demande de jouer, en prenant le devant de ce qui va consolider la Paix et la cohésion ? Qui vivra verra.
Nouveau Réveil