L’une des priorités du Maire de Man, dès sa prise de fonction lors des dernières élections municipales, était la construction d’un nouveau marché sur l’ancien site, qui a été, à plusieurs reprises, le théâtre d’incendies. La décision d’Aboubacar Fofana a suscité une joie énorme dans le rang des commerçants qui espéraient voir un nouveau cadre dans lequel ils allaient exercer leurs activités dans de bonnes conditions.
Mais hélas, la construction du nouveau marché avance à pas de tortue et la délocalisation des ex-occupants pose problème. Les sites de l’ex BCEAO, de l’espace Babadjan, du marché inachevé de Doyagouiné et la célèbre place baptisée ironiquement ‘’caca sport’’ avaient été affectés aux déguerpis qui se plaignaient du coût exorbitant des box. Les démarches menées par les commerçants auprès des élus municipaux pour revoir à la baisse les prix pour l’acquisition d’une nouvelle place, sont restées vaines.
Ainsi, bon nombre de vendeurs se sont installés aux abords des routes les exposant aux accidents de la circulation. Les Femmes du vivrier, inquiètes du danger de mort qui les guette au quotidien, décident de s’unir autour de leur Présidente, Mme Tia Glao Philomène, pour qu’une solution soit trouvée. La Présidente étant propriétaire d’un site de deux hectares et demi, sans condition aucune, elle octroie le terrain à ses paires pour mener leurs activités.
Quelle ne fut la surprise des pauvres dames de voir les policiers municipaux débarquer sur le site et les bastonner en emportant leurs marchandises estimées à plus de quatre millions. C’est les yeux larmoyants que les femmes qui ont tout perdu vont voir le Préfet de Région, Jérôme Kayaha Soro, et le Chef suprême des Dan, Gloudèh Pascal Gué, pour expliquer leurs problèmes. Les deux personnalités font savoir aux femmes qu’elles sont impuissantes face aux agissements du Maire Aboubacar Fofana, qui dit à qui veut l’entendre qu’il est solidement protégé. Qui est ce solide protecteur du Maire qui se fait appeler Boeing AF 360 ?
La question reste posée. Pourquoi le Maire a-t-il agi de la sorte ? Nous avons joint Mme Tia Glao Philomène, la Présidente de Confédération des Associations des Femmes du vivrier de la Région du Tonkpi, pour avoir sa version des faits. ‘’ Avant les élections, le Maire m’a sollicitée pour qu’il soit élu. Je lui ai dit, si tu me promets un espace pour le commerce du vivrier, je ferai campagne auprès de mes sœurs pour ton élection. Le Maire donne son accord et après son élection, il refuse d’honorer son engagement.
Pis, il refuse de nous recevoir et nous insulte au téléphone. Pour effacer la honte qui m’anime, je donne gracieusement mon terrain aux femmes. Le Maire, comme par enchantement, m’appelle et me demande de lui vendre mon terrain. Je refuse et voilà la suite.
Aboubacar Fofana envoie sa garde pour frapper les mamans que nous sommes.’’ S’explique Mme Tia Glao Philomène. De son côté, le Maire nous dit : ‘’ J’ai trouvé un terrain situé à 16 kilomètres du centre-ville, pour les femmes du vivrier. Raison pour laquelle j’ai fermé les différents sites où elles vendent. Que ces sites qu’elles occupent soient privés, publics ou offerts gracieusement. C’est à la Mairie de décider de l’ouverture d’un marché conformément à la faisabilité’’.
A voir les deux versions des faits, on se pose la question de savoir, si faire cadeau est un crime. Pourquoi le Maire de Man s’obstine-t-il à contrôler le marché du vivrier au moment où on demande aux femmes de se prendre elles-mêmes en charge ? Aboubacar Fofana a-t-il le droit de bastonner ces femmes ? Sur qui compte le Boeing AF 360 (NDLR : Aboubacar Fofana), pour exercer une telle pression physique sur ces femmes ?
Nouveau Réveil